Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)
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FABRICATION ET COMMERCE
la qualité qu'il s'agit ici de qualifier. Celle-ci est développée au plus haut degré dans le fer, lorsque les produits d'acier fabriqués' avec ce métal possèdent eux-mêmes au degré le plus éminent les propriétés
utiles de l'acier. En d'autres ternies, le fer qui,
sous ce rapport, doit être classé au premier rang, est celui qui, converti en acier brut de cémentation, retient le mieux la qualité aciéreuse dans les chaudes dans le cours de ce mémoire, je le ferai toujours exclusivement, dans le même sens que les ouvriers qui convertissent le fer en acier. Toutes les fois qu'on voudra traiter des questions qui dépendent de certaines propriétés physiques des fers, sans établir préalablement les définitions et les distinctions dont je signale ici la convenance, on tombera nécessairement dans .une confusion inextricable. Le contraste qui a existé jusqu'à ce jour entre l'insuffisance de
la théorie et l'extrême perfection d'une multitude de moyens pratiques de la métallurgie du fer, me paraît dépendre en partie de ce itin s'est trop habitué à regarder comme identiques des produite que distinguent
réellement des nuances extrêmement prononcées. La nature du principe dominant établit sans doute, entre tous les fers, des motifs de rapproçhentatt qtioxi ne peut méconnaître; mais il n'en est P'ae moins Vrai que les différences qui existent dans la qualité des fers de diverses origines, sont précisément le point de départ dune multitude d'industries. De mémorables recherches appliquées aux faits usuels constatés par la métallurgie ont déjà prouvé que les plus légères modifications dans la nature physique et chimique de certains métaux suffisent pour en changer essentiellement les propriétés ; dans cette voie, par exemple,
la métallurgie du fer est fort redevable aux travaux de Monge, Berthollet et Vandermonde, de 111 . Karsten, etc.
C'est ainsi qu'ils ont parfaitement constaté qu'un millième de carbone combiné avec certains fers produit un nouveau corps, l'acier, lequel, a beaucoup d'égards, plus de ces mêmes fers que ceux-ci ne diffèrent, diffère par exemple, du zinc et du cuivre. Mais ces illustres savants n'ont abordé dans leurs études que les faits les plus généraux ;
DES FERS A ACIER.
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successives qu'on lui fait subir pour l'affiner et le façonner ; qui , ouvré sous forme d'outils ou d'objets polis, l'emporte sur tous les autres par sa dureté, son éclat, la vivacité de son tranchant, etc. La propension aciéreuse est essentiellement distincte des qualités qui caractérisent usuellement les meilleurs fers notamment de celles qui, désiainsi que je l'indiquais dans mon premier mémoire (Ann. des Min., '2,e série, tom. III, p. 603) , la plupart des faits
qui composeront un jour le domaine-de la science ne sont connus, jusqu'à présent, que des ouvriers qui depuis des siècles s'en transmettent la tradition. Ici, comme
pour toutes les lacunes qui existent dans les sciences physiques, c'est l'observation qui a fait défaut. La métallurgie théorique et les sciences qui s'y rattachent seraient plus avancées qu'elles ne le sont aujourd'hui, si , comme pour la géologie, la minéralogie, la physique, la chimie,
la zoologie, la botanique, etc., l'observateur pouvait directement étudier la nature ou reproduire à volonté
les faits dans son cabinet. Le métallurgiste, pour observer les faits, se trouve nécessairement dans la dépendance des personnes qui en disposent : ici l'amour de la science ne suffit pas toujours pour surmonter les obstacles qu'entraînent l'éloignement des ateliers, la diversité des langues, les dépenses considérables imposées par ce genre d'observations, la volonté ou l'intérêt des exploitants ; le plus grand obstacle réside surtout dans la difficulté des communications intellectuelles avec les ouvriers, lesquels, à mon avis, conservent partout le dépôt de connaissances où les sciences devront puiser leurs moyens de progrès. Quoi qu'il en soit des causes qui ont retardé jusqu'à ce jour le progrès de la théorie des fers, l'insuffisance de
celle-ci est un fait qu'il importe de constater, afin de
mettre en garde, contre les assertions d'une fausse science,
les personnes qui auront à juger la question des fers à acier. Pour faire cesser la confusion qu'on a introduite dans le débat soulevé à cette occasion, il suffit d'en écarter toutes les assertions qui ne peuvent immédiatement s'appuyer sur l'expérience ou sur la raison.