Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)

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FABRICATION ET COMMERCE

moyen du traînage. C'est par ce même moyen de transport, plus efficace et plus permanent dans ces régions boréales qu'il ne l'est dans les groupes métallurgiques actuels, que se feront les transports de combustible, des forêts aux forges, et le retour des fers fabriqués, vers la côte. Une certaine quantité de combustible pourra être également transportée par flottage pendant l'été, ainsi que cela a lieu maintenant dans plusieurs groupes métallurgiques. Là, comme dans les provinces centrales de la Suède, l'industrie du fer pourra recevoir une puissante impulsion de l'exploitation des bois de construction que l'Europe occidentale et surtout la France vont demander en Scandinavie à des régions qui chaque année deviennent de plus en plus boréales. Les déchets de scieries assureront aux forges un combustible abondant et qui n'entraînera d'autres dépenses que celles de la carbonisation; les fers, offrant un lest très-convenable pour les navires qui font le transport des bois, pourront être transportés presque sans frais dans tous les ports de la ruer d'Allemagne, de la Manche, de l'Océan et de la Méditerranee. Cette tendance de l'industrie suédoise s'est, au reste, déjà révélée sur une grande échelle depuis le commencement de ce siècle et surtout depuis quinze ans. Quarante-deux l'orges sont déjà établies, dans toute l'étendue de la côte de Bothnie, depuis le 62,' degré jusqu'au cercle polaire. Elles sont alimentées en partie avec les minerais propres au sol de la Laponie, en partie avec ceux qu'on y

amène par mer des régions méridionales de la Suède , et notarnment de l'île d'Uto. Les fers à acier de Melderstein et de Toreaorss, mentionnés dans le tableau général, sont précisément produits

DES FERS A ACIER.

163 dans ces conditions, sous le cercle polaire. Tout ré-

cemment enfin on a commencé à produire, vers

le 62 degré, dés fers à acier avec des matières pro-

venant des mines de Persberg et de Danemora ainsi la forge de Matforss (Wester-Norrland) produit des fers à acier au moyen de foutes préparées en Wermland avec les minerais de Persberg , puis transportées successivement à ces forges par les voies de terre, des lacs et de la mer, à une distance qui, mesurée en ligne droite, excède 600 ki-

lomètres. M. le baron de Tamm , ouvrant le premier la voie où le suivront les autres forges de Danemora , a fondé à Strombacka (Gefleborg) une succursale de ses célèbres forges efOsterby. Les minerais de Danemora sont transportés successivement : par traînage au petit port de Eallei (3o kilom.), par mer à Huclikswall (18o kilorn.), enfin par trabiag,e et par les lacs au haut fourneau de Movika (35 kilom.). La fonte et le fer fitbriqué sont successivement transportés : par traînage à la forge de Strotnbacka (Io kilom.), par traînage et par les lacs au port d'Hudiksvvall (45 kilom.), enfin par mer à l'entrepôt de St ockholm (34o k tom.).

Dans ce cas particulier, la matière ferreuse subit

donc en Suède, depuis la mine jusqu'au port d'expédition , un transport de 64o kilomètres.

En résumé, les groupes métallurgiques où se préparent les fers à acier, et particulièrement celui de Danemora, pourront suivre l'essor imprimé aux aciéries d'Angleterre, de France et d'Amérique. La plupart des gîtes qui alimentent ces groupes offrent des ressources bien supérieures à la production actuelle : pendant longtemps la production n'y sera donc limitée que par l'état des débouchés.