Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)
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FABRICATION ET COMMERCE 200 gré de profondes différences dans la constitution
de la propriété, les forges russes et suédoises se trouvent à <peu près dans les mêmes conditions économiques pour ce qui concerne les éléments principaux de la production. L'identité des conditions naturelles a conduit les exploitants de
l'Oural et ceux de la Scandinavie à adopter le même régime pour l'exploitation des combustibles et l'organisation des transports, base essentielle de la production dans les deux contrées. Dans l'Oural, comme en Suède, la matière première ferreuse, sous les états successifs de ruinerai,
DES FERS A ACIER.
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Mais les forges suédoises trouvent dans leur position géographique les moyens d'alimenter, avec un avantage décidé, tous les marchés où se consomment de grandes quantités de fer.
On a vu précédemment que la mine et les for- Situation avantades forges ges de Danemora, qui seules produisent des fers à geuse suédoises pour le
acier de premier et de second rang, sont situées commerce d'exmoyennement à 3o kilomètres de la mer. Pour les portation. forges qui produisent les marques de troisième, de quatrième et de cinquième rang, la distance est souvent très-faible : jamais elle ne dépasse
de fonte, de massiaux, de barres brutes, doit souvent franchir des distances considérables pour aller chercher le combustible : dans le groupe de Vouissokogorsk, par exemple, le fer à l'état de minerai va souvent vers l'est dans les forêts de la Sibérie, à des distances comprises entre Go et 13o kilomètres, pour recevoir ia forme sous laquelle il doit être vendu. Ceux de ces fers qui sont destinés aux marchés d'Europe doivent ensuite revenir en sens inverse et franchir la chaîne de l'Oural.
200 kilomètres, et dans ce cas elle est presque exclusivement franchie au moyen d'excellentes voies navigables; dans ce cas aussi, les barques chargées
Tous ces transports se font exclusivement par
cours d'eau qui amènent les produits dans les
voie de terre, au moyen du traînage et rarement du roulage. Les forges sibériennes sont dans de meilleures conditions que les forges suédoises par suite de la plus grande fertilité du sol et de l'abondance des vivres et des fourrages. Les forges suédoises, de leur côté, trouvent dans l'exploitation simulta-
grands fleuves de la Russie centrale ne sont navigables que pendant quelques jours du printemps,
à l'époque de la fonte des neiges. Parvenus au Wolga, les produits doivent d'abord remonter le cours de ce fleuve pour se rendre dans le système
née du bois d'ceuvre et des combustibles, dans la multiplicité des lacs et des rivières propres au flottage et à la navigation, des avantages qui sont refusés aux forges de l'Oural ; en somme, les conditions techniques et économiques des deux groupes métallurgiques se balancent à beaucoup d'égards.
se dirigent toujours dans le sens du courant. En Sibérie, les forges qui disposent des meilleurs minerais de fers à acier, doivent d'abord, pour trouver des voies navigables, faire franchir à leurs
produits, exclusivement par voie de terre et par les cols des monts Ourals, des distances ordinaire-
ment comprises entre too à 2oo kilomètres. Les
de rivières, de canaux et de lacs qui établit
une communication entre ce fleuve et le port de Saint-Pétersbourg. Les produits qui, en moindre quantité, se rendent dans la mer Noire, à Odessa, descendent d'abord le Wolga jusqu'au point où ce fleuve passe à la moindre distance du Don : en ce point :les barques de Sibérie sont déchirées, et