Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)
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HISTOIRE DES ACIÉRIES 212 tandis que les mêmes fers furent presque constamment soumis en Angleterre à un droit d'entrée
fort élevé. La haute importance qui s'attachait à remploi des fers indigènes, dans la fabrication des aciers, préoccupait les esprits, en Angleterre, aussi vivement qu'en France, et c'est en partie sous cette influence que des droits considérables y
furent maintenus jusqu'à l'année 1825. Le tarif français assurait donc une grande supériorité aux aciéries qui se seraient établies en France, en vue
d'élaborer les meilleurs fers suédois : et il y a
lieu de présumer que si, dès le milieu du xvne siè-
cle (1), nos fabricants eussent été éclairés sur la haute valeur des fers de Danemora , considérés comme matière première des aciéries de cémentation , ils eussent pris immédiatement, dans cette branche d'industrie, la prépondérance qu'une regrettable préoccupation abandonnait sans lutte aux fabricants anglais. période des
a"iéri" de mentation : 1722-1793.
Travaux de Réaumur.
C'est dans ces circonstances que Réaumur entreprit en 1715 les célèbres recherches dont les résultats, successivement publiés de 1720 à 1722 exercèrent une si grande influence sur l'opinion, et ouvrirent une deuxième période dans l'histoire de DOS aciéries de cémentation. Réaumur admit précisément pour point de départ de ses travaux le fait que repoussait l'expérience déjà acquise, et sur lequel, après un nouveau laps de 3o ans , vient demander des expériences en se fondant sur (1) Louis de Geer établit en 1643 la fabrication des fers à acier dans le district de Danemora , dans les mêmes usines et avec les mêmes moyens d'action qui sont encore en usage aujourd'hui.
DE CÉMENTATION.
213 ne cache pas que sa conviction était arrêtée à l'avance sur ce point que les fers français étaient
la nouvea u té de la question. Réaumur
aussi propres que les fers suédois à être convertis en acier ; et à ce sujet il s'exprime ainsi, au début
ouvrage
de son
« La possibilité de la conversion du fer en acier n'avoit pas besoin d'être prouvée, elle étoit montrée de reste par le succès avec lequel déy travaille en Angleterre, en Allemagne, on en Italie, etc. Toute la question étoit donc de savoir si, avec le secret pratiqué dans les païs étrangers, nous pourrions, de nos fers, faire des aciers qui égalassent ceux qu'ils font des leurs; ou après tout, notre pis-aller devoit être de travailler en France à convertir en acier des fers étrangers, comme on y travaille en Angleterre » où on fait d'excellents aciers avec du Suède, qui, à Paris, ne nous coûte en fer de certains » temps, guère plus que les fers du royaume
- et
qui dans nos ports, est quelquefois à aussi bon marché que celui qui vient de nos mines. Mais l'examen que j'avots fait des fers du royaume, et » que j'avois eu occasion de faire à fond, lorsque j'ay décrit nos différents fourneaux et forges à fer, et tous les arts qui mettent en oeuvre ce metal , cet examen, dis-je, m'avoit fait connoître que nous avions des fers de tant de qualités clifférentes , qu'il me paraissoit hors de doute que nous en avions de propres à devenir d'excellent acier, de quelque nature que l'acier le demandât Je supposai donc, et je crus pouvoir supposer le fer propre à être converti en acier tout trouvé, qu'il ne s'agissoit plus que d'avoir les procédés convenables pour le ,convertir, sauf