Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)
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HISTOIRE nEs elciÉrciEs 22a rité des fers suédois fut peu goûtée; ses écrits montrent qu'il ne crut pas devoir heurter une opinion qui était fortement enracinée en France chez les savants et les hommes d'État. Dans l'usine expérimentale élevée sous sa direction spéciale, dans le faubourg Saint-Antoine, à Paris, il ne fut aucunement question des fers de Danemora, et l'on se borna à employer les fers indigènes. Jars a gardé un silence complet dans ses écrits, sur les résultats obtenus dans cette usine; du moins son frère se borna à publier, sans aucun commentaire, le dessin du fourneau de cémentation qui y fut construit ; mais des documents conservés dans les archives de l'ad-
ministration des mines rappellent que ces essais eurent le même résultat que ceux de Réaumur et que 200.000 livres y furent dépensées en pure perte.
Jars ne put même réussir complétement à dé-
DE CÉMENTATION.
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fec, pourvu de prands priviléges et d'une dotation
annuelle de ; 5.000 livres, lutta pendant 15 ans contre les obstacles qui résultaient de son principe même : vers 1782 , le gouvernement se lassa d'accorder des encouragements qui restaient sans résultat , et aussitôt l'aciérie de Ruffec dut subir le sort de toutes celles qui l'avaient précédée.
D'autres établissements furent créés vers la même époque, en vue de convertir en acier les fers
indigènes : parmi ceux qui eurent le plus de célébrité, on peut citer: l'aciérie créée par M. Monge-
net, en Franche-Comté, à l'aide d'ouvriers étrangers, dans le but spécial d'élaborer les fers de la province ; l'établissement fondé dans le Berri , par M. le duc de Charrost , pour élaborer les fers produits par ses forges ; le fourneau de cémentation que Buffon construisit dans les forges qui ont con-
truire l'opinion propagée par Réaumur, sur l'utilité des céments salins complexes et sur l'insuffisance
servé son nom, et dans lequel ce savant illustre fit de nombreuses expériences pour démontrer la
du charbon de bois employé seul : toutefois les indications de ce savant métallurgiste portèrent leurs fruits, et l'on peut constater qu'à dater de
des minerais de Bourgogne.
cette époque, les aciéries de cémentation qui s'élevèrent en France luttèrent plus efficacement contre les obstacles que leur suscitait la donnée relative aux fers indigènes.
même où Jars ne pouvait faire pré1Al'époque valoir en France l'idée ou plutôt le fait de la supéFranche-Comté , des fers suédois, le comte de Broglie obteen eBnoBuergrrog,ne. rio.rite nait de la cour de grands encouragements, pour fonder dans l'Angoumois une fabrique d'acier de cémentation, dont le but spécial était d'élaborer les . fers de la province, que Réaumur avait distingués Aciéries en
danssesexperiences.Cet établissement, fondé à Ruf-
possibilité de convertir en bon acier les fers extraits
Mais les faits les plus importants de cette pé- Aciérie de Duriode de l'histoire de nos aciéries, et qui caracté- finuiliertag risent le mieux la persistance de l'opinion propa- Grignon.
gée par Réaumur, sont ceux qui se rattachent à l'importante aciérie de Nérouville. Cette usine fut créée vers 177o , trois ans après le retour de Jars, et il est visible que les fondateurs s'appliquèrent à réaliser les conditions anglaises de fabrication telles
que les avait décrites ce célèbre métallurgiste l'usine, placée sur le canal du Loing, qui v amenait les matériaux réfractaires ainsi que les houilles du Forez et de l'Auvergne, employa d'abord exclusivement des fers de Suède. Le succès ne se fit pas