Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)

HISTOIRE DES ACIÉRIES 226 avec les fers des diverses provinces du royaume ; qu'il suffit de choisir parmi ceux qui ont le plus de propriété à devenir acier, les fers les mieux fabriqués, et de les traiter suivant leur caractère particulier. Il seroit à désirer qu'il s'élevât plusieurs manufactures en ce genre dans le royaume, particulièrement dans le Roussillon

l'Alsace, la Franche-Comté, le Limousin et la Champagne, afin de fournir aux arts les aciers dont ils font une très-grosse consommation, la.quelle forme une branche immense de commeree d'importation qui enrichit nos voisins. »

Le détail des expériences faites par Causes principales des erreurs explique très-clairement comment il a commises depuis

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Grignon

été conun siècle, dans duit à ces conclusions. De telles expériences ne 1 es expériences permettent guère d'apprécier la qualité fondaofficielles. mentale, la propension aciéreuse ou le corps, des fers à acier. Elles mettent au contraire très-aisément en relief les défauts qui tiennent au manque de pureté et qui se peuvent corriger en grande

partie, pour chaque sorte de fer, par un travail plus soigné et une plus grande dépense de combustible. C'est sur cette qualité secondaire qu'avaient surtout porté les expériences faites par Buffon pour la préparation des fers à acier (I). Les fers choisis par Grignon, et expérimentés avec le con(1) Buffon a résumé la conviction à laquelle ses expériences l'avaient conduit sur ce point, en écrivant Comme je l'ai souvent dit, il ne tient qu'à nous d'avoir d'aussi bon fer que celui de Suède, dès qu'on ne sera pas forcé, comme on l'est aujourd'hui, de trop » épargner le bois... » Appliquée à la pureté aciéreuse des fers, cette conclusion était parfaitement exacte ; elle est entièrement conforme aux résultats de l'expérience séculaire des Suédois.

DE CEMEJNTATIO:N.

cours et dans les forges de l'illustre naturaliste, se trouvaient donc, sous ce rapport, dans les conditions les plus favorables.

Les fers étrangers soumis aux mêmes expériences se trouvaient dans les conditions précisément inverses. La supériorité des fers de Danemora , si nettement proclamée par Jars, était

parfaitement connue de Grignon, qui rappelle

même incidemment ce fait dans son mémoire, et cependant cet auteur ne paraît même pas soupçonner qu'il y eût convenance à expérimenter sur ces fers d' élite.Le but évident de Grignon était de faire ressortir, au moyen de ses expériences , la haute qualité des fers indigènes : les fers de Suède et de Sibérie n'y furent représentés chacun que par un seul échantillon, pris au hasard dans le commerce; Grignon déclare expressément que l'origine de ces

Fers lui était inconnue; mais, de l'indication des marques rappelées par Grignon, il résulte que ces deux sortes n'étaient que des qualités ordinaires qui n'ont jamais été classées en Angleterre parmi les fers à acier.

C'est précisément sur des termes de comparaison aussi peu concluants qu'ont été faites toutes les

expériences officielles ; jamais celles-ci n'ont eu réellement pour but d'apprécier la valeur relative des fers suédois et indigènes ; leur but évident était de confirmer une opinion énoncée à l'avance. Je ci -

terai un exemple remarquable de cette singulière préoccupation, en retraçant plus loin l'histoire de la troisième période des aciéries de cémentation. On a toujours pris comme échantillons des fers à acier du Nord, les sortes inférieures , importées

expressément pour d'autres usages, sur le littoral du royaume. Pendant le dernier siècle , les