Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)
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'HISTOIRE DES ACIÉRIES
DÉ CÉMENTATION.
La fabrique d'Amboise fut établie en 1782, à l'époque où s'éteignait l'aciérie de Ruffec , et où l'aciérie de Nérouville dépérissait dans la fausse direction où l'avaient jetée les expériences de Grignon. Le sieur Sanche qui, depuis vingt-cinq ans, dirigeait avec succès des fabriques de bijouterie, de quincaillerie et de taillanderie à la manière an-
mais aussitôt que cette négociation fut engagée, ces fabricants se trouvèrent arrêtés par la question
glaise, et dont les travaux avaient été précédemment récompensés par des priviléges et des gratifications
annuelles du gouvernement, parvint, après de nombreuses tentatives, à fabriquer les aciers fon-
dus et les aciers fins qu'il tirait précédemment de l'étranger. C'est spécialement en vue de fabriquer ces aciers fins que le sieur Sanche, secondé par les capitaux du sieur Patry, , fonda la fabrique
d'Amboise, sur l'emplacement d'une ancienne manufacture de limes.
Les autorités locales ayant pu juger, dans le cours de l'année 1'82, des heureux résultats obtenus par le sieur Sanche, appuyèrent vivement,
le 9 mai
le mémoire que les sieurs Sanche et Patry adressèrent au gouvernement, afin d'obtenir les priviléges et les capitaux dont ils avaient besoin pour développer leur entreprise. Jusqu'en mai 1783, les sieurs Sanche et Patry n'avaient opéré que suries fers suédois (I); 1783,
(1) Ils (les sieurs Sanche et Patry) ont même réussi à » faire de l'acier que les Anglois appellent acier fondu, et » qui peut servir à toutes sortes d'ouvrages superflus, tels » que les tats des monnoies et médailles, instruments de » chirurgie, rasoirs et coutellerie en tout genre. On n'y » trouve ny cendrures, ny filandrures, ny grains ferreux. »
Celui-ci, plus parfait, ne peut être fabriqué qu'avec
» du fer de Suède , et les Anglois ne s'en servent même
» pas d'autre. Mais le fer de France converti en cet
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des fers indigènes. Dans le même mois où les sieurs Sanche et Patry avaient présenté leur mémoire et exposé que leur fabrication était essentiellement fondée sur l'emploi des fers de Suède, ils comprirent que cette condition leur interdirait tout espoir de succès : ils durent aussitôt changer de langage ( i). Des personnes considérables qui s'intéressaient à leurs travaux , leur objectèrent, en effet, que la protection du gouvernement ne leur serait complétement acquise que le jour où » acier superfin ne donnant qu'un acier trop fier et difficile à travailler, les sieurs Patry et Sanche, ne peuvent se flater de parvenir à faire usage du fer de la nation que par une suite de travaux et d'expériences... » Amboise, 9 mai 1783. néral des finances.
Mémoire adressé à M. l'intendant gé-
(I) f( J'ai bien de l'empressement à savoir votre façon » de penser sur nos aciers et limes. Les fonds considéra» hies que j'ai versés dans cette entreprise, justifieront mon
» impatience... M. Sanche fait actuellement préparer,
dans les forges de la nation, des fers propres à la fabri» cation de l'acier ; il se flatte de pouvoir absolument se passer du fer de l'étranger. » Paris, 26 mai 1783. néral des finances.
Lettre du sieur Patry à M. l'intendant gé-
«Je suis on ne peut plus sensible à l'intérêt que vous voulez bien prendre à cette affaire, dont j'avois déjà
» conféré plusieurs fois avec M. le duc de Choiseul, qui » m'objecta toujours que le gouvernement seroit bien » plus satisfait si je pouvois faire de bon acier avec du fer » de France, et m'engagea de redoubler d'activité et de » soins pour y parvenir ; il ne falloit pas moins que l'intérêt qu'il parut y prendre pour augmenter mon zèle En conséquence, le 28 et le 29 du mois dernier j'ai proLe rapport de ces ouvriers » cédé à des expériences