Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)
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HISTOIRE DES ACIÉRIES
ouvrer l'acier, devint leplus grand établissement de l'Europe. Un document imprimé le 17 juillet 1787, au moment où la compagnie achevait les constructions de la manufacture d'Amboise, signale l'im-
portance de l'établissement et la direction qui fut dès lors imposée à l'habile praticien qui l'avait fondé : je crois utile d'en rappeler quelques passages
« L'administration voulant encore s'assurer
» des procédés du sieur Sanche, a nommé pour commissaire M. le baron de Dietrick , membre de l'Académie, qui s'est transporté à Amboise et a suivi la conversion des fers en acier depuis son principe jusqu'à la fin. L'acier a été fondu en sa présence; et l'emploi fait au Luxembourg, par les artistes les plus fameux, et sous les yeux d'un public instruit, a prouvé que l'acier d'Amboise égale en, qualité celui des ma-
nufactures les plus renommées de l'Europe.
C'est d'après son rapport que le gouvernement a favorisé cette noble entreprise. » Des citoyens zélés se sont alors réunis pour former, à Amboise, un établissement de fabrication d'acier qui, par son étendue et sa perfection , peut être regardé comme un établissement national. S. A. S. monseigneur le duc de Penthièvre, seigneur propriétaire d'Amboise , l'a honoré de sa protection. M. l'archevêque de Tours M. l'intendant et les chefs de la province s'intéressent à ses succès. » On s'est occupé de l'établissement en grand; six fourneaux..., qui contiennent chacun de 32 à 36 milliers, à chaque cuite, ont été construits avec tous les ateliers et les magasins nécessaires; et six autres fourneaux vont être achevés très-
DE CÉMENTATION.
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» incessamment. Six cents ouvriers sont déjà oc cupés à ces utiles travaux ; le nombre s'en accroît tous les jours en proportion des besoins. a reconnu que le premier La compagnie avantage que la France pourroit retirer de cet établissement seroit d'y employer ses fers; mais ceux qui se fabriquent actuellement n'ayant pas, pour la plupart, les qualités requises, la compagnie est au moment de prendre à ferme des forges où elle épurera elle-même ces fers, au point où ils doivent l'être, et leur donnera, par ses dépenses et ses découvertes, toutes les perfections dont ils sont susceptibles. ... La compagnie désirant connaître la qua-
lité des fers de France les plus propres à être convertis en acier, se propose de faire, au mois de novembre prochain, une fournée de ceux » qui lui seront envoyés; elle invite, à cet effet,
» MM. les maîtres de forge qui désireroient faire connaître la qualité de leurs fers, d'en adresser,
à la manufacture, à Amboise, environ too li18 lignes de large sur 6 à 7 lignes
» vres , de
d'épaisseur. La compagnie vient d'éprouver les fers du comté de Foix, provenant des forges de M. le président de Laage , qui ont été indiqués par M. le baron de Dietrich: il résulte de cette expérience que l'acier qui en est provenu sur» passe en qualité celui fait avec des fers étrangers.» Engagée, dès sa création, dans la voie des essais
et des expériences, lorsqu'il convenait surtout de s'attacher à exploiter les méthodes de travail dont l'efficacité était constatée, la manufacture d'Amboise dissipa inutilement le capital dont elle disposait; elle perdit la réputation qu'elle s'était acquise par les travaux de Sanche, au point que, pendant