Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)
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HISTOIRE DES ACIÉRIES 240 la période révolutionnaire, elle se trouva presque eflàcée par deux autres usines qui s'établirent sur la Basse-Loire, à Angers et à Nantes. Le sieur Du-
cluzel qui, au commencement de la révolution, avait succédé au sieur Sanche, et qui avait suivi la direction imposée par l'opinion à l'égard des
fers indigènes, avait échoué comme lui contre l'impossibilité d'obtenir des fers de qualité convenable. Délnuragé, à la suite de tant d'efforts infruc-
tueux, et demandant au gouvernement du Directoire quelques secours d'argent pour maintenir sa fabrique en activité, il ne voyait d'autre moyen de salut pour son industrie que dans une intervention directe du gouvernement , obligeant les maîtres de forges à fabriquer de meilleurs fers; il écrivait le 14 ventôse an viii: «Lorsque je commençai à faire des aciers à Amboise, je vis avec douleur que les fers nationaux ne convenoient pas pour la cémentation, et qu'il falloit les faire venir de la Suède; je fis l'essai de presque tous les fers de France, et, persistant dans mes recherches, j'en fis épurer dans nies usines qui me donnèrent un meilleur » résultat; alors je reconnus qu'il ne manquoit que » du soin et du travail dans les forges à fer des diffé» rents cantons dela république; j'en obtins provenant des mines du Berry, desque ls je fis des aciers » aussi bons que ceux des fers de Suède : il me pa-
roît qu'il seroit maintenant difficile de porter les maîtres de forge à épurer et martiner leurs fers comme il faudroit qu'ils le fussent pour faire
» de bon acier, et qu'il seroit nécessaire que le gouvernement prî t des mesures à ce sujet pour » n'être pas tenu de recourir en Suède, pour pouvoir faire des aciers en France, bons à tous usages.»
DE CÉMENTATION.
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La troisième période de l'histoire de nos acié- :1* période des ries commence en 1793; la guerre qui éclata à aciéries decécette époque, la brusque interruption de toutes les 1793-1814, relations commerciales, donnèrent heu tout à coup à une pénurie d'acierjusqu'alors sans exemple. Sous fempirede cette nécessité, l'idééde fabriquer l'acier avec des matériaux indigènes se produisit de toutes parts, et le gouvernement révolutionnaire l'appli-
qua sans délai avec l'énergie qu'il apportait dans tous ses actes. Un volume ne suffirait pas pour rendre compte de ce que le gouvernement fit dans cette voie, et il est vraisemblable que jamais la France ne se retrouvera dans des conditions aussi favorables pour constater les ressources que le sol peut offrir à la fabrication de l'acier : à l'appui de ces assertions, il suffira de présenter ici un résumé très-succinct des faits principaux. La mission d'organiser la fabrication des aciers Mesures révolufins fut confiée à une administration spéciale aposi Ordcaii reure
pelée d'abord : Agence des armes portatives, et" a é plus. tard, Commission des armes , poudres et exploitation des mines ; cette administration correspondait directement d'une part avec le Comité desalutpublic, da ns lequel étaient concentrés tous les pouvoirs de l'État; de l'autre avec les agents nationaux établis dans chaque district.
Le comité de salut public fit rédiger immédiatement par les hommes les plus compétents une instruction (I) qui rappelait tout ce que l'on (1) Avis aux ouvriers en fer sur la fabrication de l'acier, publié par ordre du comité de salut public. Imp. du département de la ,guerre. Le fonds de l'instruction avait été rédigé par Vandermonde, Monge el Berthollet.
Tome IX, 1846.
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