Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)
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HISTOIRE DES ACIÉRIES
nion publique, ni que ses procédés aient été appliqués dans les départements que la France a
conservés en 1815. La fabrication de l'acier fondu resta étrangère à la France , jusqu'au moment où les aciéries de cémentation de la Loire, introduisant pour la première fois sur notre territoire les habitudes de travail propres au Yorkshire, commencè-
rent à employer en grand le fer de Suède. Les
seuls aciers fondus fabriqués en France qui jus qu'à ce jour aient lutté avec succès contre les aciers supérieurs d'Angleterre, ont été fabriqués dans le département de la Loire, avec des fers de Suède.
Cette industrie n'a pris un véritable essor que
depuis 1838.En 1844, sur une production totale de 18.602 q. in., le seul département de la Loire a livré 16.127 q. ru. La décroissance des importations d'aciers fondus anglais date de 184o , et coïncide exactement avec le développement des aciéries de la Loire.
L'exposé que je viens de présenter des tentatives Essais pour fa- faites en France depuis un siècle et demi, pour briquer l'acier , l'acier avec des matières indigènes, resfondu avec la fabriquer fonte de fer. terait incomplet si je ne mentionnais ici une autre classe de recherches qui a donné lieu à de nombreuses déceptions. Les personnes qui ont étudié, dans les forges, la fabrication de l'acier naturel, ont dû être frappées de cette circonstance que l'opération métallurgique où la fonte de fer est convertie
en acier, ne produit que du fer ordinaire si les
mêmes manipulations sont prolongées plus longtemps. La pratique des affineurs apprend également qu'on accélère la conversion de la fonte en
acier, en ajoutant du fer forgé au bain de fonte en élaboration dans le feu d'affinerie. Ces faits,
DE CÉMENTATION.
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malgré les opinions théoriques qui ont régné successivement, ont dû toujours suggérer la pensée que l'acier est un certain état du fer intermédiaire
entre la fonte et le fer forgé, et qu'il y aurait
espoir de produire de l'acier en ajoutant, à la fonte en fusion, une dose convenable de fer. Dès 1722, Réaumur annonça que l'on pouvait préparer une sorte d'acier en mettant ainsi en pré-
sence la fonte et le fer malléable : il donna dans son ouvrage quelques détails sur cette expérience, en rappelant qu'elle avait été faite antérieurement par Vanoccio. Il n'indiqua point alors formellement qu'on pouvait fabriquer l'acier de cette manière; mais il parait que cette méthode fut la base du l'un des secrets qu'il essaya , quelques années plus tard, d'appliquer à l'industrie dans la fabrique d'acier fondu établie à Cosne , sous sa direction. Beaucoup de personnes ont tenté depuis cette épo-
que de convertir, d'après ce principe et dans des conditions industrielles, la fonte en acier : elles ont constamment échoué , comme l'avait fait Réaumur.
Vers la fin du dernier siècle, la mémorable découverte de Monge, Vandermonde et Berthol-
let vint ramener dans cette direction les efforts des industriels et des savants : lorsqu'en effet il eut été établi que la fonte est essentiellement composée de fer et de quelques centièmes de carbone, tandis que l'acier n'est que du fer combiné avec un ou deux millièmes de ce même corps, on se trouva
naturellement conduit à tenter de fabriquer directement l'acier fondu, en traitant la fonte par une substance oxydante capable d'en séparer toute la proportion de carbone qui n'est pas nécessaire à la
constitution de l'acier. On peut dire que cette donnée scientifique a été soumise depuis le corn-