Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)

269 Beaucoup d'alliages préparés en petit de cette manière, et essayés par les meilleurs fabricants d'objets d'acier, furent j usés d'excellente qualité. Un rapport' adressé en 1821 à la Société d'enDE CÉMENTATION.

HISTOIRE DES ACIÉRIES 268 l'époque où des hommes éminement consciencieux croyaient pouvoir fonder de telles espérances sur les aciéries françaises alimentées par des matières exclusivement indigènes ; cependant aujourd'hui comme alors, les usines placées dans ces condi-

tions n'exportent rien dans les pays étrangers; aucune d'elles ne pourrait même subsister si une réduction considérable était faite dans le tarif qui

les protége. L'entreprise dont le rapport fait l'éloge n'ayant pu se soutenir, l'emplacement qu'elle occupait est devenu la propriété de l'habile

fabricant qui a importé en France les méthodes de travail du Yorkshire : n'y a-t-il pas un haut enseignement dans cette force des choses qui a substitué à une usine élevée dans le but de démon-

trer la supériorité des aciers exclusivement indigènes, l'usine de France qui fabrique aujourd'hui avec les fers du Nord nos meilleurs aciers; la seule

qui jusqu'à ce jour ait lutté commercialement, sur le marché français, contre les aciéries anglaises?

Vers 1820, MM. Faraday et Stodart , à la suite de l'analyse qu'ils avaient faite du Wootz ou acier fondu de l'Inde, furent conduits à développer, par

une longue suite d'expériences, l'idée que l'on pouvait fabriquer d'excellents aciers fondus en al-

liant au fer une faible quantité de divers métaux. Pendant plusieurs années, des recherches,

fondées sur la même idée, furent entreprises dans toutes les parties de l'Europe. En 'France particulièrement, plusieurs industriels se livrèrent dans cette direction scientifique à des travaux remarquables : l'un d'eux répondant à l'appel de la Société d'encouragement, fit avec les fonds de

cette société plus de trois cents expériences sur les alliages du fer avec la plupart des métaux.

couragement, signale les heureux résultats obtenus dans cette voie par quatre savants ou artistes français. Il annonce que les aciers nouvellement découverts paraissent devoir obtenir le plus grand

succès dans les arts. Cependant toutes ces re-

cherches qui se continuèrent jusqu'à l'année 1824,

ne conduisirent à aucun résultat manufacturier; et depuis ce temps, l'on a rarement renouvelé les tentatives ayant pour objet la fabrication des aciers d'alliage. Les personnes qui voudront s'éclairer sur l'étendue des illusions, que l'on persistait à entretenir touchant la valeur des assertions de Réaumur, et les causes de la supériorité des aciéries anglaises, devront lire toutes les publications qui ont été faites dans cette période de l'histoire de nos aciéries. A la même époque, la Société d'encouragement accorda une médaille d'or à un habile fabricant d'aciers, dont les produits ouvrés jouissaient d'une certaine réputation, et qui semblait offrir toutes

les garanties du succès. Cet artiste préparait luimême, dans une fabrique située près de Paris, des aciers fondus qu'il mettait en oeuvre, et le rapport, d'après lequel cette distinction honorifique fut accordée, crut pouvoir affirmer qu'il y avait,

dans le procédé nouveau, perfectionnement de tous les travaux antérieurs, et amélioration importante

pour la fabrication et le travail de l'acier. Vingt ans plus tard environ, le même inventeur n'en était encore qu'aux essais. Je fus chargé avec plusieurs collègues de constater la valeur d'un procédé