Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)

RÉFORME DU TARIF 276 aussi modéré que le peut faire l'industrie étrangère, le producteur et le consommateur d'aciers excl usiNement indigènes, en raison de l'insuffisance de lalnatière première , ne s'en trouveront pas moins placés dans des conditions très-défavorables. je ne

puis mieux caractériser le genre d'infériorité qui pèsera toujours sur le plus habile fabricant d'acier opérant sur des fers défectueux, qu'en comparant celui-ei à un orfévrequi prétendrait arriver, au moyen des métaux communs, aux mêmes résultats que ses confrères obtiennent avec les métaux précieux. Au point de vue de l'industrie, comme au

point de vue de la science, les fers supérieurs de Suède diffèrent, à beaucoup d'égards, de tous les gutres fers connus, autant que les métaux précieux dif»rent des métaux usuels (1). Un tel état clechoses

DES FERS A ACIER.

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ne donne donc aux forges qui produisent le fer que de médiocres avantages; à beaucoup d'égards' il empêche, sans profit pour aucune autre branche d'industrie, l'essor de nos aciéries; il grève, sanS, compensation pour l'industrie française, tous les'

travaux fondés sur l'emploi des outils d'acier, c'est-à-dire, les sources même de l'activité nationale. Dans ce siècle de concurrence industrielle, ce régir-ne ne profite donc réellement qu'à l'industrie étrangère qui y trouve, en général, des éléments de supériorité; il offre principalement un avantage décidé aux aciéries et aux fabriques d'objets d'acier d'Angleterre et d'Allemagne, qui fournissent aux marchés neutres et à la France même, une foule

de produits que nous pourrions fabriquer chez nous avec les fers à acier du Nord.

Ainsi, au point de vue des partisans les plus ), Ainsi que je l'ai:déjà indiqué (voir § I", p.125), c'est pgr'Snite d'une donnée technique complètement erronée mie° les meilleurs fers à acier de la Suède ont été jusqu'à ce jour classés par le tarif, sous la dénomination de fers la science et l'industrie repoussent aujourd'hui cette assimilation. Si le progrès de la science conduisait à prouver que la qualité spéciale des fers de Danemora est due à la présence d'un principe particulier que la nature n'aurait déposé que dans ce gîte célèbre, on devrait très-logiquement, au point de vue du système protecteur, exempter de tout droit d'entrée une matière éminemment utile à l'industrie et qui n'existerait pas dans le sol du royaume. Cependant une telle découverte n'ajouterait rien à la force du fait scientifique et commercial, que j'ai mis en lumière; quelle que soit la cause de la qualité des fers suédois, l'apWilde spéciale de ceux-ci est dorénavant constatée les avantages que peut assurer à l'industrie d'un grand peuple l'élaboration de ces fers sont mis en évidence par l'exemple des aciéries et des fabriques anglaises, puisque celles-ci

trouvent, dans une matière première valant environ

9. millions de francs, le point de départ d'une production

exclusifs du système protecteur, le tarif des fers, en ce qui concerne l'approvisionnement des acié-

ries de cémentation, ne peut être maintenu si les faits que j'ai signalés sont exacts; et pour motiver logiquement le maintien de ce qui existe, il faudrait prouver l'inexactitude de ces faits. L'auteur d'une brochure (i ) qui vient d'être ré_ Argumentation cemment opposée à mon mémoire de 1843 n'a pas oc Pppeosdéeel,aturét,'Irt; ce--

cru devoir suivre cette marche. Il se garde de con- lion du tarif. tester d'une manière directe les faits qui selon moi dont la valeur excède certainement 120 millions. Ces considérations permettent donc d'affirmer qu'il y a lacune et inconséquence dans le tarif actuel. (1) Extrait d'un rapport de M. J. François ingénieur des mines , à M. le ministre de l'agriculture et du com-

merce, sur la question d'importation des fers au bois du Moulins, 14 décembre 1845.

nord de l'Europe.