Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)

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RÉFORME DU TARIF

pourraient égarer l'opinion des personnes qui se préoccupent des faits : ils se prêtent par leur nature même à une discussion raisonnée ; je puis donc en apprécier la valeur. Les motifs que l'auteur de la brochure emprunte à l'expérience du passé pour avancer que les forges

françaises pourront produire un ,jour des fers à acier de qualité supérieure, se rattachent surtout

aux études qu'il a faites en qualité d'ingénieur des mines pendant une longue résidence dans les Pyrénées. Il signale à plusieurs reprises, et en se tenant dans des généralités qui ne donnent guère prise à la discussion , les arguments que ces études lui paraissent fournir à la thèse qu'il soutient. Le

seul fait explicite sur lequel il s'appuie est consigné dans le passage suivant

(( Je me suis souvent assuré, et des recherches faites récemment aux forges de Quillan (Aude) le confirment, qu'au prix actuel des charbons, de 6 f. à 6 f. 5o par loo kilog., on pouvait fabriquer à 45 f. des fers homogènes à cassure grenue ou lamellaire, ayant les caractères extérieurs que M. Le Play assigne aux fers recherchés dans le Yorkshire, pour la fabrication des aciers supérieurs. On y arrive facilement soit par la fonte soutenue et égale de minerais hématites de choix, préalablement grillés; soit par addition de fondants manganésés; soit aussi par le traitement de mélanges de minerai hydroxyde de Rancie , et de foxydule magnétique de -Puymorens. Ce dernier moyen, que j'ai expéri» mente sur des filasses, a donné des produits reeon nu

u péri cors, soit comme d'emploi immé-

diat, soit surtout comme fer propre à la cémentation. »

DES FERS A ACIER.

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Si l'auteur est en état de démontrer ce qu'il avance d'une manière aussi affirmative, il aura singulièrement nui à la thèse qu'il soutient, en plaçant cette assertion au milieu d'une argumentation qui ne lui donne point de relief, et surtout en oubliant d'en fournir la preuve. Je n'admets pas en effet que l'on puisse trouver cette preuve dans l'assertion que les fers fabriqués à Quillan ont le caractère extérieur que j'assigne

aux fers suédois supérieurs recherchés dans le Yorkshire. Ce caractère, qui ne peut être apprécié d'ailleurs qu'avec une connaissance approfondie de fers du Nord, est le moindre de ceux que j'ai assignés à ces fers : je ne leur ai reconnu qu'un

caractère véritablement distinctif; c'est d'être cotés sur le marché de Sheffield à des prix qui ne va-

rient, pour ioo kilog., qu'entre 69 et 87 fr., et qui, avec la surcharge du tarif; correspondraient, dans les aciéries françaises, aux limites de 87 et de lo5 fr. Les personnes qui fabriquent le fer signalé à l'attention publique, doivent avoir quelque intérêt à constater que leurs produits jouissent de cette remarquable propriété, et on ne concevrait pas qu'elles différassent longtemps de s'éclairer sur ce point. Sans doute, ou ne trouve pas encore en France les termes de comparaison que fournit l'é-

laboration des premières marques de Danemora mais ce serait déjà un grand point que de prouver que les fers de Quillan l'emportent sur les marques moyennes. Or, depuis l'année dernière, le fer

de Danemora, coté à 69 fr. par Io° kilos. sur la place de Sheffield, commence à être employé dans une aciérie française, où le tarif en porte le prix à 87 fr. environ. D'un autre côté, ainsi qu'on le déclare expressément, le fer à acier supérieur