Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)
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292 Motif à opposer à la réforme immédiate du tarif.
RÉFORME DU TARIF
Je me suis proposé dans ce mémoire de réport-
dre aux critiques qui m'ont été directement adressées, et de rectifier plusieurs faits essentiels qui avaient été dénaturés. Je ne pense pas qu'il convienne d'aller au delà : sur tous les points qu'il n'était pas indispensable de traiter, je crois devoir garder la même réserve qu'en 1843. Un fait technique et un fait commercial que j'ai signalés
dans mon premier mémoire, dominent de trèshaut toute cette question : nonobstant quelques protestations partielles et indirectes que je crois avoir réfutées, ces faits restent entièrement acquis à la discussion : ils me paraissent logiquement motiver la proposition en litige, pour toutes les personnes qui ne veulent pas que les grands intérêts
restent subordonnés aux petits ; qui s'inquiètent plus des opinions basées sur une expérience de deux siècles que des convictions intimes relatives à
l'avenir. A un point de vue moins élevé, on peut sans doute se préoccuper d'intérêts fort respectables, et soulever sans s'écarter du sujet, une mul-
titude de questions secondaires; mais je ne crois pas devoir les aborder ici. On ne traitera jamais par écrit toutes les questions qui se rattachent à une modification du tarif. Dans de telles discussions, il faut toujours s'adresser à la raison et non aux convictions : il faut donc fournir la preuve de toutes les assertions qu'on avance, et tout écrivain qui veut être fidèle à ce système sent bientôt la nécessité de borner le sujet qu'il embrasse. Tout
mémoire où l'on aura la prétention de traiter toutes les questions sera parfaitement inutile, car
procédant forcément par assertions, il ne prouvera rien et ne persuadera par conséquent que ceux qui sont déjà convaincus.
DES FERS A ACIER.
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D'ailleurs, au point où la question est parvenue aujourd'hui, et en présence des faits exposés dans ce mémoire , les adversaires de la réforme du
tarif nuiraient, ce me semble, à la thèse qu'ils soutiennent en insistant plus longtemps suries objections secondaires qu'ils ont soulevées. Celles-ci en effet devraient forcément tomber si l'on renon-
çait à l'espoir de trouver dans le sol du royaume les premiers éléments de la fabrication des aciers fins. Les défenseurs du tarif actuel doivent donc s'attacher surtout à démontrer qu'il y a espoir fondé de fabriquer avec des minerais indigènes des fers à acier de qualité supérieure. C'est seulement sur ce terrain qu'ils peuvent obtenir le concours et les sympathies des personnes ayant mission de faire prévaloir l'intérêt public. Mais pour atteindre ce résultat , il faut renoncer à ces vagues promesses de progrès que dément l'expérience acquise jusqu'à ce jour, et présenter enfin un plan rationnel d'améliorations, conforme aux indications de la métallurgie , et aux ressources connues du territoire. Tant qu'un pareil projet, appuyé des moyens d'exécution, n'aura point été produit, on sera en droit de soutenir que le régime actuel sacrifie à une éventualité très-incertaine, les avantages assurés que fournirait la réforme immédiate du tarif.
Si les personnes qui ont qualité pour diriger Ecueils à éviter cette grave question croyaient trouver, dans les assertions émises jusqu'à ce jour, des motifs suffi- officielles.
ddaesns elexpésyrisetnemcees
sants pour maintenir le tarif et pour rentrer im-
médiatement dans la voie des expériences officielles, j'oserais leur conseiller de se mettre en garde contre les déceptions qui se sont succédé sans