Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)
Page : Image 200
Révision de 1 févr. 2015 05:49:28, edited by Anonymes
4o
RECHERCHES sun LA CONSTITUTION
des faîtes de ces montagnes. Le vent qui prédomine, mais qui ne souffle que pendant la journée, est le vent de l'ouest ou du sud-ouest. Ce vent s'apaise vers les 6 à 7 heures du soir, et il arrive ensuite un calme qui règne pendant la nuit. Ce n'est qu'à 2 ou 3 heures du matin, et quelquefois un peu avant la pointe du jour que commence à souffler le vent de Pest, nommé terral,. très-sec et très-froid. On a remarqué que ce vent se fait toujours sentir de beaucoup meilleure heure ( quelquefois à la nuit tombante ) près de la côte que dans la région élevée des Cordillères : ce qui fait voir que ce vent doit se produire par aspiration. Il est rare que le terrai souffle plus de 2 heures de suite près de la ligne des faîtes, et qu'il soit très-fort et très-orageux; il cesse ordinairement suries 7 à 8 heures du matin, et laisse de nouveau toute l'at-
mosphère dans un calme parfait. Ce calme et la
fraîcheur de Fair provenant de la fonte des neiges, rendent les matinées, dans ces régions, pendant les mois d'été, extrêmement belles, et rappelant les belles matinées de printemps, des pays septen-
trionaux de l'Europe. Enfin, vers 8 heures 1/2, à 9 heures 1/2 , le vent de l'ouest commence déjà à se faire sentir ;. sa force et son impétuosité vont constamment en augmentant jusqu'à l'heure de midi, ou jusqu'à i ou 2 heures du soir, où il arrive à son maximum de violence. Il faiblit
ensuite et cesse entièrement de se faire sentir vers le
coucher du soleil. Reste à ajouter que cette pé-
riodicité de vents s'interrompt de temps en temps, surtout au changement des saisons et pendant les mois d'hiver. Viennent alors les vents du nord et du nord-ouest, qui apportent presque toujours des grands orages et des neiges. Ces orages s'étendent
/if otoLoorouE nu clin'. très-souvent jusqu'au rivage de l'océan, et alors, pendant qu'il neige dans les Andes, il tombe des averses dans la partie basse de la côte.
En montant de la grotte El Pan au sommet des Derniers (11,1.1Cordillères , par la vallée du ruisseau qui porte Is'irUs tifidén te'nu. n
le nom d'Estero del Pan, on a l'occasion de
bien examiner les derniers chaînons de ce terrain stratifié qui, en s'approchant des granites
dont est composée la crête des montagnes les plus élevées des Andes, porte la trace des plus grandes révolutions et des secousses les plus violentes qu'il a éprouvées ; comme si réellement la force qui fit sortir du sein de la terre ces énormes masses granitiques eût concentré l'énergie de son activité à la ligne des faîtes de ces montagnes. Parmi les roches qui entrent dans la composition du terrain soulevé, celles quiparaissentprédominer sont des brèches et porphyres bréchoïdes , dont la surface est tantôt noire comme du charbon, tantôt d'un rouge de sang ou d'un gris cendré, et presque toujours rubanée en bancs et strates de toutes les nuance S imaginables. Ces strates et couches sont en général fortement redressés et plongent à l'ouest; en quelques. points cependant le contraire a lieu.
Il r a en même temps , quant à la nature des
roches, une telle variété d'espèces et de modifications, qu'on dirait que la nature a réuni à ce dernier échelon du système une collection de toutes les roches qui composent le terrain secondaire de la pente occidentale des Andes. Il n'y manque que le groupe de roches calcaires que nous venons de voir sur le flanc de la montagne de Manflas , en revanche les brèches et les porphyres de ces parages sont souvent quartzifères
(