Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)

544 GISEMENTS DE SEL lées aussitôt qu'elles se sont approchées du Djebel el Guelb, parce que de 'eue montagne descendent plusieurs ruisseaux très-salés dont les Ouled Yaya

Plaine crel OuthaIa.

ben Thaleb tirent, par évaporation, un sel qui-a, dit-on , une saveur âcre assez désagréable. Le 3 mars 1844 j'ai quitté, pour quelques heures, la colonne que monseigneur le duc d'Aumale diri-

Montagne de sel gemme. geait vers Biskra, et,

suivant la ligne tracée en lignes

grasses (1) sur la carte Pl. rH", fig. 4, je suis arrivé surie flanc sud d'une montagne de gypse excessivement ravinée et bouleversée, dans laquelle on observe des bancs horizontaux de sel gemme généralement gris. Les ravins qui forment son versant nord sont composés de Marnes gypseuses vertes, grises, lie de vin, tout à fait semblables à celles que présentent les marnes irisées, et il serait impossible de ne pas. les rapporter à cette formation si on arrivait du sud vers la montagne de sel. Mais quand on arrive sur elle par le nord, après avoir traversé la chaîne qui l'oasis d'El Kantara , vraisemblablement la abrite plus septentrionale des oasis et qu'on a reconnu, dans

(I) Les lignes noires indiquent la marche de la colonne, en allanttrès-déliées à Biskra , et en revenant de

Archounecli. (2) Voyez la

NOTE A, à la fin de ce mémoire, p. 580. La belle oasis d'El Kantara paraît devoir à sa position particulière, plutôt qu'a sa latitude, la faculté de produire des dattes. La même réflexion

s'applique aux diverses oasis qu'on observe çà et là dans les profonds ravins qui sillonnent le versant sud de l'Aurès. La fente (') par C) Le pont romain qui a tait dohner à I oasis son nom d'El Kantara, n'a qu'une arche qui remplit la fente tout entière. Ce pont n'aboutissait qu'a un sentier tracé sur la tranche des roches qu'il a fallu

faire sauter à la poudre pour former une petite route sur la rive gauche de l'Oued el Kantara. Ce travail a été exécuté. au retour, à la Su do mars 1.844.

DE L'ALGEME.

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cette chaîne, les couches du terrain crétacé si bien caractérisées par de nombreux fossiles (I), et particulièrement par plusieurs genres d'échinides (liemipneustes, Mieraster) (2), il est impossible de ne pas considérer ce gisement comme géologiquement identique à celui de Cardona en Catalogne. Je ne mets pas en doute qu'une étude plus prolongée

que celle que j'ai pu faire, ne m'eut permis de constater la présence de roches d'i-

gnition. -

Au milieu des marnes profondément ravinées se trouvent de puissantes couches de poudingue' compléternent brisées; au milieu des gypses sont empâtés d'énormes blocs de calcaires noir, comme celui qui forme quelques bancs dans les terrains environnants. On ne saurait dépeindre le désordre que présente tout cet ensemble, désordre qui fait un singulier contraste avec la régu-' laquelle l'Oued el Kantara traverse le Djebel est singulièrement étroite. En ce point les el Gaous du terrain crétacé'-sont redressées sous un anglecouches de 650, et la fig. 1, Pl. VIII, montre comment la haute muraille calcaire, qui plonge au sud, doit réfléchir, sur l'oasis, les rayons du soleil , en même temps qu'elle l'abrite contre les vents du nord. C'est, sur une immense échelle, ce qui a lieu pour les orangeries de Hyères. L'Inoeeramus giganteus y foisonne ; il y en a qui ont d'énormes dimensions. Le Pecten voisin du quadricostatus est fréquent. Voyez la NOTE B, à la fin de ce mémoire, p. 581. Un peu à l'ouest d'El Kantara, point A de la carte, ces fossiles a (fig. 1) sont posés àau plat les couches redressées. Quelques-uns ont été écraséssur entre les couches. Ces circonstances de détail ont déjà été observées par M. Grateloup à

près Dax. (Mémoire de GéoZoologie sur les oursinsfossiles Tercis' , p. 12; in-8, Bordeaux, 1836.)