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Annales des Mines (1846, série 4, volume 9)

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Lac Zagrer.

GISEMENTS DE SEL

Leur forme est cylindrique; leurs parois, incrustées d'une épaisse couche de sel, sont rayées de Cannelures verticales très-droites. Tous s'enfoncent à une profondeur inconnue. Toutes les sources dont je viens de parler vont déverser leurs eaux dans l'Oued Mèlali , et il en résulte que l'eau de ce ruisseau, qui est d'une qualité excellente dans la presque totalité de son cours , n'est plus du tout potable au moment où il arrive à côtoyer le Djebel Nlèlah. L'Oued Nlèlah et une multitude d'autres ruisseaux vont se jeter dans un vaste lac qu'on nomme Zagrez ou Zar'ez, et qui se trouve à 5 kilom. environ de la montagne de sel (voyez la carte Pi. [71 11,,

I

6). De loin il présente, à s'y méprendre, l'aspect d'une grande nappe d'eau. En avril 1844, le lac Zagrez, qui n'a pas moins de douze lieues de longueur, était uniquement formé d'une im-

fig.

mense croûte de sel dont la surface, polie comme une glace , avait produit , de loin ; l'illusion

complète d'une nappe d'eau. Un fragment dé-

taché du bord s'est trouvé composé de la manière suivante (i) Chlorure de sodium. . . Chlorure de magnésium. Chlorure de calcium. . . Sulfate de chaux. . . . Silice

Eau

.

94,113(

1,66 1,08 1,23 0,50 1,40

100,00

Il y a une identité presque complète entre ce ré(1) Je dois à M. le commandant de Linières cet échantillon et celui dont j'ai donné l'analyse page 559 Je dois aussi à cet officier et à M. Bonduel , chirurgien aide-

DE L'ALGÉRIE.

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Sultat et celui que j'ai donné page 559, ce qui au fond n'a rien que de tout simple, puisque

le sel du lac n'est autre que du sel enlevé à la montagne.

La croûte, d'abord très-mince au bord, devenait bientôt assez forte pour supporter, sans se briser, le poids des chevaux. Plus loin , elle présentait déjà une épaisseur de om,33, et cette épais-. seur croissant toujours était de on',7o vers les parties centrales du lac. Dans toute l'étendue de la masse, ce sel, entièrement exempt de matières étrangères, est d'une blancheur parfaite et de très-bonne qualité. Le lac Zagrez, ai-je dit , a au moinsdouze I ieuesdelongueur, sa largeur moyenne peut être estimée à deux lieues; si l'on suppose que, dans toute son étendue, l'épaisseur moyenne du sel est de o'n,33, on aurait là 127 millions de mètres cubes de sel, plus de 2 milliards et demi de quintaux métriques, n'exigeant, pour être enlevés, aucun travail d'aucune espèce. Dans ee calcul je ne comprends pas la montagne, et certainement les chiffres dont je me sers sont au-dessous de la vérité, niais ce qui n'est que trop complétement exact , c'est la distance de ce dépôt à la nier. Il se trouve sous la même latitude que la montagne de sel gemme d'Outhaïa. major, les détails qu'on vient de lire sur le lac et sur la montagne de sel gemme qui l'avoisine. Zagrez

L'expédition dans laquelle ces gisements ont été reconnus se faisait en mars 1844, en même temps que l'expédition de Biskra, que j'avais suivie.