Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1846, série 4, volume 10)

266

MINES ET FONDERIES

dans des mines où le système était pratiqué exclusivement , sans donner lieu toutefois à ces escaliers nettement profilés, à marches égales et -

généralement peu étendues, qu'on voit figurés dans les traités d'exploitation depuis Mus, mais qu'on rencontre rarement dans les mines métalliques. Lorsque la puissance des amas dépasse la largeur ou la hauteur qu'on peut donner à un atelier d'abatage ordinaire (-comme il arrive pour certaines parties de la mine de la Baja ), on abat par tranches successives, en commençant par le toit. Ainsi, pour un ouvrage en montant, on ouvre d'abord une entaille de im,60 à 2 mètres de hau-

teur, qui longe le toit. Parvenu à la limite de

l'exploitation, on redescend, en abattant le mur, sur la même hauteur, et l'on reprend, en remon-

tant, pour redescendre s'il y a lieu. J'ai vu un exemple d'un travail de ce genre qui a produit une chambre de 20 vares de hauteur, sans exiger aucune espèce de soutènement. Un pareil mode d'abatage donne 4 croire que le massif métallifère a moins d'adhérence avec la roche encaissante qu'avec lui-même, et que le toit n'est pas ébouleux ; car, s'il en était autrement, il semble qu'on. serait conduit à faire précisément le contraire. Solidité du toit. Les ouvrages de ce genre sont fort rares; mais la solidité du toit est un fait que mes observations me feraient regarder comme général, si M. Paillette n'avait pas cru pouvoir rendre compte du peu de hauteur des galeries, par la rareté du bois, jointe

à la nature parfois très-ébouleuse du terrain (1). Il est incontestable que les différentes excavations qui résultent du système d'exploitation es-

pagnol , sont généralement trèR-basses, ce qui rend (1) Annales des mines, 3e série, t. XIX , p. 2-29.

nuMODI DE

ESPAGNE-

267

la circulation fort difficile : la rareté extrême du bois n'est pas mbins manifeste; mais j'ai lieu de croire que , sauf quelques .rares exceptions , le toit est habituellement solide, pour les gîtes de galène pauvre encaissés dans le calcaire, aussi bien que p les filons d'Almazarron et les parties exubii cour

tables des amas de la Sierra de Carthagène. La. manière d'être du terrain, à stratification. peu nette pour le calcaire et nulle pour les autres gisements , cette manière d'être, jointe à l'absence des eaux à la surface et à l'intérieur, suffirait pour faire regarder le défaut de solidité du toit .comme un fait exceptionnel. Il y a plus : je serais porté à voir dans l'uniformité du système d'exploitation qui a prévalu dans la Sierra de Gador, la meilleure preuve. à l'appui de la dureté et de la solidité habituelles du toit. je vais tâcher de montrer que si ces conditions ne s'étaient pas trouvées remplies, le système suivi aurait été vraisemblablement tout autre. Dans les mines que j'ai visitées, là faible hauteur des ateliers correspondait exactement à la faible puissance des amas. On évitait d'abattre le toit, parce que la dépense nécessaire paraissait plus grande que l'avantage qui pouvait en résulter, et cette dépense pouvait être en effet notable, parce que le toit est considérablement plus dur que la chaux carbonatée , lamellaire et géodique; où se trouvent les rognons de ruinerai. Or, pour agir ainsi , dans l'exploitation -de couches qui ont souvent moins de mètre de puissance et moins de 300 de pente, il faut, ce semble, qu'a défaut de bois, le besoin de déblais, pour soutenir le toit, .se fasse pas sentir ; car, s'il en était autrement, ces défilés tortueux , d'une circulation déjà si mal-