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284 MINES ET FONDERIES être repris et poussés avec confiance au delà des

travaux antiques, que sur la foi de quelque principe de ce genre. Si des travaux irréguliers , sinueux et communiquant au jour par des puits rapprochés , sont le propre de l'ignorance ; si, pour se soustraire aux inconvénients de ces dispositions, il ne faut qu'être instruit et convaincu de l'origine ignée des gîtes métallifères, la condamnation du système espagnol s'ensuit. Je me propose de montrer que ce système peut fort bien être économique pour les gîtes auxquels il est appliqué, et que, par suite, il peut être rationnel. Si j'y parviens , on sera en droit d'en conclure que les assertions du Traité de la recherche et de l'exploitation des minéraux utiles, n'ont pas toute la généralité que leur prête leur auteur. Mais, comme je juge en outre ces assertions assez peu fondées, pour les croire dangereuses, je vais d'abord les discuter directement. Et d'abord, ce n'est pas l'origine des matières métalliques qu'il s'agit de contester. Je crois même qu'étudiée sous ce point de vue, la région métalli-

fère que j'ai décrite, ne fournirait pas les inductions les moins frappantes, à l'appui de la théorie plutonique, si cette théorie avait besoin d'un nouvel appui.

Ce qui me paraît complétement indéterminé, jusqu'à présent, ce sont les conditions qui en résultent, pour la manière d'être des gîtes.Notre auteur ne définit nullement ces conditions, tout en paraissant les prendre pour bases des propositions qu'il avance. Cependant la conséquence manifeste de cette indétermination est l'impossibilité d'accorder con-

DU MIDI DE L'ESPAGNE.

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fiance. à une règle générale établie à priori, abstraction faite, soit de faits précis, constants, propres à la justifier , soit d'inductions théoriques, reposant sur des considérations nettement formulées et qu'on puisse discuter. Mais avant d'aller plus loin, il importe de s'entendre sur le sens des mots. M. Burat ne donne sa règle que pour les filons. Il n'y a donc lieu de l'examiner ici, qu'après avoir démontré qu'elle doit pareillement convenir aux gîtes qui nous occupent. En effet, d'une part ce sont des exploitations de filons qui ont donné lieu aux critiques que j'ai rapportées; de l'autre, on est en droit de conclure

de la description de ces exploitations antiques, qu'elles ont eu pour okjet des gîtes irréguliers dans leur allure comme dans leur puissance, et manquant de continuité ; car les minerais métalliques étant visibles à tous les veux, il faut accorder que la forme des excavations représente approximativement la forme des massifs exploitables et que , si le minerai n'a pas été suivi , c'est qu'il a éprouvé des solutions de continuité. Les filons d'Almazarron ressemblent donc trait pour trait, aux gîtes exploités par les anciens , dont parle M. Burat; par conséquent ,je suis fondé à leur appliquer la règle donnée cidessus. Et comme nous avons vu que la plupart des amas de la Sierra de Carthagène ne diffèrent des filons d'Almazarron, qu'en ce que le minerai s'est insinué dans les joints d'une roche stratifiée, au lieu de s'être fait jour à travers une roche non stratifiée, on doit se croire en droit d'appliquer la même règle à ces différents gîtes. Il y a plus : nos amas métalliques, en général, sembleraient devoir se prêter mieux encore que les filons proprement Tome X. 1846.