Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1846, série 4, volume 10)

NOTICE NÉCROLOGIQUE

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dormance déjà citée du 5 décembre 1816 , cette ordonnance portant , article 12 , que le conseil d'administration de l'école des mines est chargé de recueillir et de rassembler tous les matériaux nécessaires pour compléter la description minéralogique de la France. M. Brochant de Villiers s'était fait une sorte' d'obligation de doter enfin le pays de cette carte géologique, promise depuis tant d'années et qui restait encore à faire. Dès 1811 il avait soumis ses idées au directeur général des mines; mais les graves événements

qui bientôt survinrent ne permirent pas d'y donner suite.

En '823, M. Becquey étant directeur général

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des ponts et chaussées et des mines, il fit une nouvelle tentative, et, cette fois, il fut plus heureux. La carte géologique de France est un des bienfaits de l'administration de M. Becquey, si remarquable d'ailleurs par sa profonde intelligence des besoins du pays et le zèle avec lequel elle s'appliquait à les satisfaire. M. Brochant de Villiers fut autorisé de suite à se livrer aux études préparatoires qui lui restaient encore à faire pour pouvoir dresser Un programme complet de l'opération que l'on allait entreprendre. Dès ce moment aussi, deux de ses élèves, ceux-là de

mêmes qui, plus tard, ont hérité de sa chaire

professeur et qui perpétuent aujourd'hui ses traditions à l'école des mines, lui furent donnés pour adjoints. En 1825 , les bases de cette grande opération étant posées et les moyens de l'exécuter étant bien assurés, il se mit à rceuvre avec ses jeunes collaborateurs. Il partagea le territoire de la France eu

SUR M. BROCHANT DE YILLIEI1S.

deux régions, afin que chacun d'eux eût sa sphère indépendante d'action. Cependant il pourvut à ce qu'il y eût sans cesse unité de vues et de principes dans la classification et la dénomination des terrains, en décidant que toutes les parties du travail seraient revisées en commun, à l'issue de chaque campagne. M. Brochant de Villiers a commencé la carte

géologique de France; il en a dirigé l'exécution jusqu'à ce qu'elle fût terminée, mais la satisfaction de la voir publier ne lui a pas été donnée ( On ne trouverait pas, je crois, beaucoup d'exemples d'une opération aussi capitale, exécutée par un personnel aussi peu nombreux. Trois hommes y ont suffi, mais ces trois hot-Drues agissaient avec

un tel accord qu'ils semblaient être animés d'un même esprit. La carte géologique est dressée sur une échelle de 1/5oo.000 et de cette proportion il résulte qu'elle forme un carré de deux mètres environ

de côté. Une échelle plus grande n'eût pas permis que l'oeil l'embrassât facilement dans son ensem-

ble; une plus petite aurait empêché d'y tracer beaucoup de détails qu'il était indispensable qu'elle contînt. La limite où les auteurs furent contraints de s'arrêter dans l'indication des terrains fit reconnaître que pour avoir de la France une topographie géologique tout à fait complète, il restait quelque chose à faire ; qu'il fallait que la carte que l'on dressait ne fût considérée que comme un canevas général , représentant les formations (1) Le texte qui accompagne cette carte est dû entièrement à M. Dufrénoy et à M. Die de Beaumont.