Annales des Mines (1847, série 4, volume 11)
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DANS LE DÉPARTEMENT DE LA MOSELLE. GISEMENT DU SEL GEMME
On ne peut pas voir quelles couches succèdent immédiatement à celles des carrières; mais à une certaine distance apparaissent, surie penchant de
la côte, des bancs épais d'un calcaire gris de fumée, argileux, compacte, se cassant en fragments fort irréguliers, et contenant en abon-
dance des rognons de silex gris ou bleu clair, de formes parfois fort bizarres, et telles qu'on pourrait croire au premier abord que ce sont des ossements. Plus bas encore vient un calcaire blanc, également en bancs épais; il est compacte, à cassure semi-conchoïde, et il pourrait être pris pour un calcaire jurassique. Ces bancs alternent avec des marnes argileuses gris verdâtre, dont l'épaisseur relative est peu considérable ; mais plus bas, au contraire, ce sont les marnes qui vont dominer, tandis que les assises, plus solides , ne formeront qu'une partie peu importante de l'ensemble; et c'est aussi à partir de ce point qu'est creusé en réalité le ravin. Ces marnes sont schisteuses, jaunâtres dans la
partie supérieure, d'un gris foncé vers le bas.
Elles se délitent en feuillets extrêmement minces et ont l'apparence dolomitique. Parmi les assises solides, on distingue d'abord une dolomie marneuse, blanche, assez tendre ; puis une dolomie jaune, plus compacte et plus solide, sableuse à la
surface. Plus bas se succèdent un très-grand
nombre de petits bancs d'une dolomie grise, celluleuse et comme cloisonnée par des infiltrations spathiques, au milieu de laquelle on remarque du quartz blanchâtre en rognons quelquefois assez petits , mais d'autres fois atteignant le volume de la tête. Alors il prend souvent l'aspect grenu, saccharoïde, et la blancheur du gypse ; mais ce n'est
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en réalité que du quartz grenu , intimement mêlé de chaux carbonatée. Viennent après de minces
bancs de dolomie jaune, compacte et tendre,
alternant avec des lits de silex brun foncé, à cassure inégale. Ces lits sont bien réglés et forment
d'un bout à l'autre du département un horizon géognostique très-facile à reconnaître : l'un de ces lits a 5 centimètres d'épaisseur. Le dernier banc dolomitique qu'accompagnent ces silex renferme
quelques paillettes de mica. C'est à partir de là que la couleur grise se prononce particulièrement dans les marnes schisteuses qui constituent la base essentielle de ce groupe, et qui règnent finalement jusqu'au bas du ravin.
D'autres ravins tout pareils font voir que la constitution géologique de cette côte est uniformément la même entre Xouaxange et Sarraltroff environ, sur une étendue de plus d'un myria mètre. On y distingue particulièrement, laissés en saillie par l'action érosive des eaux, les morceaux déjà signalés de quartz grenu, blanc, calcarifère, parfois tout criblés de trous. Au Nord-Est comme au Sud de Sarrebourg, les bancs supérieurs du muschelkalk (I esbancs minces)
n'existent pas, et on ne voit plus que les couches inférieures. Ainsi, dans le coteau au Nord de Réding , c'est le calcaire gris de fumée, avec rognons abondants de silex, que l'on exploite; tandis que dans le village même apparaissent les marnes schisteuses, qui en formaient tout à l'heure la base dans le ravin de Sarrebourg.
Le village de Vieux-Lixheim est aussi dans ces mêmes marnes, et on les observe très-bien avec leurs dolomies cloisonnées, leurs quartz grenus blancs et leurs lits de silex brun , dans les