Annales des Mines (1847, série 4, volume 11)
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CONTINUITÉ EN PROFONDEUR
chercher les minerais toujours au-dessous des parties riches déjà connues. En Algérie, des travaux considérables ont été entrepris sur des filons de cuivre gris, filons tout à fait vierges dans lesquels cette loi a été tout d'abord mise en évidence. Des travaux ouverts depuis quelques années dans les filons des environs de Villefranche, ont constaté
que les minerais y constituaient des zones assez étroites, mais qui ont été trouvées continues suivant la profondeur. Dans quelques filons du Nassau,
ces zones étaient obliques, c'est-à-dire suivaient une diagonale entre la direction et l'inclinaison. Tous ces faits prouvent-ils que des travaux en profondeur doivent être considérés comme infaillibles? Non sans doute ; ces travaux restent soumis aux chances des mines, dans lesquelles rien n'est absolument certain. Ils démontrent cependant que les grands principes de continuité en profondeur sont appuyés sur l'expérience. Ils démontrent encore que, dans le cas d'une tentative infructueuse, il ne faut pas encore se prononcer d'une manière absolue, mais qu'il faut examiner si le filon qu'on suppose ternié en profondeur n'a pas simplement subi un de ces accidents que révèle l'étude théorique et pratique de la science. Les filons d'Holzappel furent longtemps considérés comme fermés en profondeur dans une certaine partie de leur course. Une étude plus attentive démontra que ces filons , dont les plans se rapprochent beaucoup des plans de stratification du terrain encaissant, avaient simplement éprouvé un déplacement latéral de i o à i5 mètres, passant ainsi d'un clivage dans un autre, et que les deux parties étaient réunies par une fente de ,raccordement horizontale, laquelle était serrée de telle sorte qu'elle avai.t échappé aux premières
DES GITES MÉTAL LIFÈRES.
43 recherches. Cet exemple , parfaitement décrit par M. Bauer, , a rayé la seule objection solide faite à la continuité, et l'existence des minerais retrouvés au-dessous de ces changements d'allure assure par un fait de. plus, les grands principes géologiques.
Examinons maintenant les conditions d'allure de quelques gîtes irréguliers, et nous allons Voir le principe de la continuité des minerais en profon-
deur revêtir, il est vrai, des formes très-capricieuses, mais s'étayer par des observations nouvelles.
La zone de calcaire anthraxifère qui affleure dans la vallée de la Mense, de Huy jusqu'à Chockier, se continue depuis Liége jusqu'à Aix-la-Chapelle et Eschweiler, disparaît vers Duren , sous les alluvions du Rhin, puis reparaît au delà de Dus-
seldorf, à Iserlohn et à Brilon ; cette zone présente vers son contact avec les schistes houillers et les psammites , avec lesquels alterne le calcaire, une série de gîtes irréguliers insérés entre les plans relevés de la stratification. Les gîtes sont remplis d'oxydes de fer, de carbonates et silicates de zinc, de blende et de galène ; ceux de Huy, Engis, Moresnet, Verviers , Stolberg... , ont servi de base
au développement de la .fabrication du zinc en Belgique et en Prusse. Ces gîtes calaminaires étaient encore regardés il y a peu d'années, comme des remblais superficiels accumulés dans des cavités préexistantes. Cette opinion résultait précisément de quelques travaux infructueux tentés pour trouver en profondeur la suite des amas superficiels ; depuis, les travaux ont pris une marche rationnelle, et l'on a reconnu que les amas superficiels se continuaient suivant les plans de la stratification du terrain,