Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1847, série 4, volume 11)

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EXPLOSION D'UN CYLINDRE A AIR COMPRIMÉ

Un effet de ce genre s'est nécessairement produit sur le couvercle du cylindre de favaleresse la Naville, sous l'influence des étais verticaux serrés sur ce couvercle, toutes les fois que par suite des changements de température de l'atmosphère le sas à air avait un mouvement relatif. Cet effet a dû être surtout sensible lorsqu'après une gelée de plusieurs jours , comme au commencement du mois de novembre et principalement dans les deux journées du 18 et du 19 décembre, qui ont précédé immédiatement celle de l'accident, la température s'est élevée. Nous devons ajouter que les deux jour-

nées du 18 et du 19 décembre ont été signalées par un froid très-vif. Dans la soirée du 19 le dégel

s'est déclaré, et c'est le 20 que le couvercle du sas à air a éclaté. Il y a entre ces faits un rapport te], qu'il nous paraît difficile de ne pas voir dans le changement assez brusque et assez considérable

qui s'est opéré du 19 au no dans la température de l'atmosphère, la cause qui a, pour ainsi dire, donné le dernier coup au fond plat du couvercle déjà fissuré, et l'a rendu susceptible de céder à la pression intérieure. Pendant le froid, en effet, le fond plat a dû prendre, par suite de la contraction

du cylindre, une flèche plus grande : en même temps la résistance de la fonte à la rupture se trouvant diminuée, les accidents que présentait déjà ce fond plat se sont aggravés, sa déformation permanente s'est accrue ; lorsqu'ensuite, au moment

du dégel, le cylindre s'est dilaté, son couvercle s'est trouvé soumis à un effort vertical dirigé en

sens inverse du mouvement qu'il tendait à prendre. Les causes d'altération que nous venons de signaler dépendent de phénomènes qui ne sont pas

susceptibles de produire d'effets brusques, qui

A DOUCIIY (NORD).

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doivent seulement exercer au bout d'un temps plus ou moins long une influence sensible ; mais c'est bien dans des phénomènes de cette nature qu'il est nécessaire de chercher l'explication de l'événement arrivé à l'avaleresse la Naville, puisqu'il n'est possible de signaler aucun accident qui, à un instant donné, ait pu déterminer tout d'un coup la rupture du couvercle. Nous pensons donc que la cause déterminante de cette rupture est la pression intérieure agissant sur un fond plat de grand diamètre. Les variations de température et la poussée extérieure exercée de haut en bas sur le fond plat, ne sont que des causes aggravantes. Notre opinion est pleinement confirmée par les faits. Cherchons effectivement quelles directions

doivent affecter les lignes de fracture. Si, en effet, le fond plat a éclaté sous l'action de la pression intérieure, l'une de ces fissures, nous l'avons

déjà dit, a dû évidemment se former de l'inté-

rieur à l'extérieur, suivant la circonférence du fond

plat, soit d'un côté, soit de l'autre de l'arête de raccordement avec l'anneau cylindrique du couvercle, suivant que la fonte était plus ou moins résistante. C'est en effet ce qui est arrivé.

Le fond plat ayant pris une fois une certaine flèche, d'autres fissures ont dû s'y produire. Supposons pour un instant que ce fond plat soit parfaitement homogène ; il est clair que, par suite de l'extension nécessaire de sa surface, à mesure que cette surface s'infléchit, les quatre côtés de la porte rectangulaire s'éloignant de leurs positions relatives et tendant à se séparer, des déchirures

doivent se déclarer aux quatre angles. Il serait difficile de déterminer d'une manière précise la direction de ces déchirures, mais on peut, à l'aide