Annales des Mines (1847, série 4, volume 11)
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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR
Les débris du fourneau et des murs qui l'entouraient ont été lancés dans toutes les directions et ont brisé les toitures et les vitres des habitations voisines. Un fragment de zinc qui recouvrait sans doute le local de la chaudière et de la machine est
tombé dans la cour d'une maison de la rue de l'Empereur. Une poutre a été lancée dans la rue Saint-Honoré. Une autre a détruit, sur le toit de la grande fabrique sise rue du Temple et appartenant à MM. le comte Baillon et Wallaert- Desmous, 7 pannes en largeur sur I'7 en longueur.
Les châssis des fenêtres de la maison du boulanger
qui touche à l'établissement de rti. Vanmullem
ont été renversés, et il y a même certaines parties de ces châssis qu'on n'a pu retrouver. La commotion a dû être très-forte ; car on l'a ressentie à une distance de 700 mètres sur la route de Tourcoing, et le seul fait de l'ébranlement de l'air a fait éclater des vitres et ouvrir des portes avec fracas dans un rayon de 8o mètres. Enfin , la machine a été compléternent détruite et la chaudière s'est divisée en plusieurs tronçons, qui ont été projetés aux points A, B, C, D et E du
plan. Le premier tronçon (A) est tombé sur le toit d'une petite maison située en face du générateur (fig. t et 3). J'ai remarqué dans le grenier de cette maison , outre des fragments de zinc et de briques , des carreaux entiers qui ont appartenu évidemment à la plate-forme du fourneau. La
tige du flotteur a été trouvée aussi près de la
porte de cette habitation. Le deuxième tronçon (B),
qui est le plus grand, est venu s'abattre dans le hangar situé à l'extrémité. de la cour du boulanger, en traversant le toit qui le recouvrait (fig. 1 et 3). Une assez grande feuille de zinc est
A ROUBAIX (NoRn).
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aussi tombée dans cette cour. Le troisième tronçon
a été lancé d'abord au point c', sur le toit d'une maison qui borde le chemin de Blanchemaille , puis il a glissé et est venu définitivement
se placer au milieu dudit chemin. Le quatrième n'a été retrouvé que quelques jours après l'accident sous les décombres, à peu près au même poin t qu'il devait occuper primitivement (fie. I). Enfin , la porte du trou d'homme (E) a été projetée sur un toit voisin (fig. et 3) : tels sont les seuls fragments de la chaudière que l'on ait pu découvrir. Ils sont représentés avec détails (fig. 4, 5, 6, 7, 8, 9, to, ii et 12). On ne peut reconstruire complétement la chaudière avec ces divers fragments, et les figures 13, t4 et 15 montrent que la moitié du fond postérieur manque. Je l'ai fait rechercher longtemps, mais en vain. Comme le vieux
fer vaut 18 francs les Rio kilogr., il peut se faire que quelque malheureux s'en soit emparé pour le vendre. L'explosion a eu lieu , comme nous l'avons dit,
entre 7 heures et 7 heures 1/2 du matin , lorsque la machine était encore au repos et que quelques ouvrierssetdemen t étaient arrivés dans ratel ier.II y avait un fileur et un rat tacheur au premier étage. Le
nommé Pierre Vandelbuike montait l'escalier du troisième où se trouvait une de ses tilles, tandisque son aînée, qui n'était encore qu'au rez-dechaussée, s'a pprêtai tà monter. La servante était occupée dans la cuisine. Le propriétaire était couché avec un de ses fils dans la chambre de devant. Enfin, le chauf-
feur et le jeune Vanmullem se trouvaient sans doute dans le local de la chaudière. Il y avait donc
au moment de l'accident 8 personnes dans la maison Vanmullem , outre les 2 victimes , et ces