Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1847, série 4, volume 11)

Annales des Mines (1847, série 4, volume 11)

Page : Image 216

Révision de 10 déc. 2014 11:50:28, edited by Anonymes

432

ALTÉRATION DES ROCHES

conséquent, été introduit tout formé et en dissolution dans les eaux qui Vont ensuite, déposé. Or, si cette hypothèse semble la plus probable, il paraîtra évident aussi qu'une partie au moins de ce sulfate a dû provenir des moulières. Ainsi que je l'ai indiqué précédemment, ce sel , dissous dans les eaux qui déposaient les étages moyens des terrains d'eau douce, s'y sera concentré peu à peu, à mesure que le bassin dans lequel ce dépôt avait lieu se rétrécissait., jusqu'à ce que les eaux s'en soient trouvées saturées, et qu'il ait par conséquent commencé à se précipiter. De nombreuses observations prouvent que les étages inférieurs du terrain d'eau douce n'existent pas au-dessous des gypses d'Aix ; ce qui permet de supposer qu'à l'époque à laquelle ces étages se formaient, le bassin qui a été rempli ensuite par le terrain à gypse était en partie à sec. Probablement il devait étre alors séparé de celui dans lequel se déposait le terrain à lignite par une chaîne secondaire peu élevée, qui unissait les montagnes d'Eguilles et de la Sainte-Victoire. Mais, lorsque le fond de ce dernier bassin a été suffisamment exhaussé, soit par les dépôts qui s'y étaient formés, soit par les soulèvements successifs qui les avaient affectés, les eaux ont dû se déverser pardessus ce barrage naturel , et envahir le bassin des gypses. L'introduction subite de ces eaux presque complétement saturées de sulfate de chaux, et que l'on pourrait appeler les .eaux mère des dépôts inférieurs, a dû faire périr tous les animaux qui habitaient ce bassin cette explication de la formation du terrain à gypse a donc 'encore l'avantage de s'accorder .avec, toutes les observations qui éta-

DES TERRAINS DE LIGNITE DE PROVENCE.

433 blissent que la destruction de ces animaux a dû être presque instantanée.

Pour achever de rendre cette hypothèse plus probable que toute autre, il ne sera pas sans intérêt de faire voir que les moulières ont pu produire la plus grande partie, on pourrait même dire la totalité du gypse que renferme le terrain d'Aix. L'exactitude de cette assertion, qui, au premier abord, ne paraît guère conciliable avec le peu d'importance que l'on attribue généralement au phénomène des moulières , peut cependant être démontrée par un calcul très-simple. Le terrain à gypse d'Aix occupe une superficie d'environ 20.000 hectares on y connaît deux couches de gypse qui, dans les parties exploitées, présentent une épaisseur totale de 3,5o environ. Mais ces couches n'existent pas dans tonte l'étendue du terrain, elles affectent la forme de lentilles très-aplaties , qui paraissent ne se trouver que vers les bords du bassin. Tous les puits creusés vers le centre n'ont rencontré, dans la position qu'elles devaient occuper, que des argiles renfermant quelques cristaux de sulfate de chaux. Il est donc probable que l'on sera plutôt en dessus qu'en dessous de la vérité en admettant que ce gisement équivaut à une couche de 2"°,5o , qui occuperait

toute l'étendue du bassin. Il renfermerait par conséquent 500.000.000 de mètres cubes, ou 1.000.000.000 de tonnes de gypse, en supposant que le mètre cube pèse 2.000 kilogrammes.

Les étages inférieurs du terrain d'eau douce

couvrent une surface de plus de 55.000 hectares. Dans les parties exploitées les mineurs admettent qu'il y a environ un cinquième de l'étendue inexTome X1 , 1847. 28