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EXPLOSION DE LA CHAUDIÈRE

» un accroissement de pression que pour entrete» nir un mouvement continuel clans la masse. »

Cette dernière explication de l'accident, que M. Saulnier regarde comme la plus admissible, nous semble au contraire, tout à fait invraisem-

blable. L'échauffement de l'eau liquide à une température supérieure à celle de l'ébullition, sous la pression exercée à sa surface, n'a été ob-

servée que sur de l'eau parfaitement privée d'air et contenue dans des vases en verre à parois lisses, et d'un petit diamètre. Nous n'avons rien aperçu de semblable clans l'intérieur d'une chaudière ordinaire, bien que nous ayons observé plusieurs fois, avec beaucoup de soin, dans des expériences auxquelles ont assisté souvent plusieurs membres de la commission, l'ascension du mercure dans le tube d'un manomètre qui accusait la pression de la vapeur dans une chaudière, pendant que celleci était chauffée sans émission de vapeur, et la chute du mercure qui succédait à l'ouverture d'une sou-

pape. Toujours l'ascension, comme la chute du mercure, ont eu lieu par degrés, d'une manière continue et régulière, sans aucun indice d'un lait analogue à celui qui sert de base à l'hypothèse de M. Saulnier. Notre collègue, M. Régnault , dans les nombreuses expériences qu'il a faites pour déterminer les forces élastiques de la vapeur d'eau à saturation, à des températures comprises entre 32° et +2300, et dans lesquelles il observait des thermomètres plongés dans le liquide, en même temps que d'autres étaient plongés dans la vapeur, n'a trouvé entre les températures accusées par les premiers et les seconds que des différences insensibles, dans les hautes températures. Et, en effet, on

DU BATEAU A VAPEUR LE CONCURRENT N° 5.

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conçoit que les phénomènes soient très-différents quand l'eau est contenue dans des vases en verre d'une petite capacité, et lorsqu'elle est en contact

avec une étendue considérable de parois métalliques, rugueuses, très-conductrices de la chaleur, et qui se composent de carneaux larges, de tubes calorifères étroits et d'une enveloppe extérieurement en contact avec l'atmosphère; ces diverses parties sont à des températures différentes, ce qui doit donner lieu à des mouvements continuels des molécules liquides. D'ailleurs, quand bien même on admettrait que l'eau liquide contenue dans la chaudière puisse, dans un état de repos complet, acquérir une température supérieure de plusieurs degrés à celle qui correspond à l'ébullition , sous la pression de la vapeur qui pèse sur sa surface, et qui est limitée par la charge des soupapes, on ne saurait imaginer que cette eau, en passant à l'état d'ébullition, produise de la vapeur à une température plus élevée que la sienne propre; et comme la pression de la vapeur d'eau est limitée par sa température , il faudrait, pour

trouver dans l'hypothèse que nous discutons

une cause probable de rupture d'une chaudière, supposer que l'eau liquide a acquis une température supérieure, non pas de quelques degrés seulement, mais dé beaucoup de degrés à celle de la vapeur qui repose sur elle. Par exemple, si, dans la chaudière du Concurrent, les soupapes n'étaient pas surchargées, la pression de la vapeur, au moment où le bateau s'est arrêté, ne pouvait dépasser

2 at. 1/2; sa température et celle de l'eau sousjacente n'étaient donc que de 129°. Or, la chaudière ayant subi quelques mois avant une pression d'épreuve effective- de 4 at. 1/2, il est certain que

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