Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)

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SUR LES GLAGIERS DU NORD

du soleil et des vents chauds du midi donneraient naissance à un glacier bien supérieur par son développement à celui qui est couché sur le versant septentrional de la Maladetta, et qui est le plus grand des glaciers pyrénéens. Dans cette chaîne, les hautes cimes, au lieu de former des groupes comme les sommets du Mont-Rose, comme les

aiguilles qui environnent le Mont-Blanc, ou

comme les pics de l'Oberland bernois, sont séparées les unes des autres et pour ainsi dire isolées. On ne voit de surfaces neigeuses que sur la por-

tion de leurs flancs qui regarde le nord; les champs de neige sont peu étendus, généralement plats ou convexes , et par suite beaucoup plus exposesàfaction des vents qui agissent mécaniquement pour entraîner et disséminer la neige suries parties plus ba3ses , et physiquement pour en opérer la fusion. Cependant, il y a dans les Pyrénées des dépressions dont la ressemblance avec des cirques est

tellement frappante, qu'on les désigne par ce nom dans le pays ; mais leur fond se trouve à des altitudes au-dessus de la mer, comprises entre 1.7oo et 2.300 mètres, de sorte que leur transformation en bassins glaciériques exigerait un abaissement de la limite des neiges perpétuelles de 800 à 1.000 mètres. D'ailleurs, les cirques des Pyrénées sont rarement groupés en-

semble ou étoilés comme ceux des Alpes ; ce sont de profonds bassins au milieu desquels il y a souvent des lacs et dont les parois sont formées par une muraille de rochers abruptes ou disposés en gradins. Leur configuration n'est pas tout à fait semblable à celle des étoilements que fon observe à l'extrémité des gorges dans le massif des Alpes ici il y a de nombreuses ramifications s'étendant

ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

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au loin et servant de lit à des glaciers affluents qui

apportent à la vallée centrale, en des points peu éloignés les uns des autres, le produit des neiges répandues sur de vastes surfaces. On trouve, il est vrai, dans les Pyrénées, des cirques étoilés d'une vaste étendue, par exemple celui que j'ai signalé

dans mon mémoire sur cette chaîne de montagnes (1), et qui est formé par la réunion des diverses branches de la vallée d'ANI-in/ il est comparable au beau cirque de l'Oisans, qui a été décrit .par M.Élie de Beaumont (2), et tous deux formeraient d'immenses bassins glaciériques, si la limite des neiges venait à s'abaisser d'environ i .000 mètres

dans les Alpes, et 2.000 mètres dans les Pyrénées.

Le versant septentrional du Mont-Blanc nous La mer de glace Chamouni est offre un beau type de ces gorges étoilées qui se de formée parla réu terminent par un groupe de cirques, c'est là que nion de trois glase trouve la mer de glace de Chamouni ; elle est ciers principaux. formée par la réunion de trois glaciers différents, ceux du Taldre , du Léchaud et du Tacul on du Géant ; leur convergence a lieu dans l'espace triangulaire compriSentre l'aiguille du Moine, le mont

Tacul et l'aiguille de Charinoz. Chacun d'eux prend naissance dans un profond bassin en forme de cirque, dont le fond et les parois sont couverts d'une grande épaisseur de glace et de neige, sauf' les parties abruptes, qui se terminent à une arête dentelée, hérissée de pics pointus comme des aiguilles. Le plus grand des trois glaciers , celui du

Tacul, s'alimente dans un vaste réservoir, composé de deux dépressions ; la première est dominée par le mont Mallet et les aiguilles de Blaitière

(Pl. 1,fig . 1); la seconde par les aiguilles Marbrées, Annales des mines, 4° série, t. VI, p. 58. Annales des mines, 3° série, t. V, p. 31