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ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

SUR LES GLACIERS DU NORD

ciers ont une masse assez puissante et un mouvement assez rapide pour parcourir la distanee qui sépare leur origine du rivage, d'autant plus qu'ils sont très-inclinés; mais ils ne peuvent pas s'avancer sur les plages qui sont presque horizontales et

où les vents de la mer achèvent d'en opérer la fusion. Un effet analogue a lieu pour beaucoup de glaciers de la Suisse qui descendent avec une déclivité un peu forte le long de gorges latérales jusqu'au bord des grandes et larges vallées; mais les vents chauds qui soufflent le long,de ces vallées ne leur permettent pas de s'y avancer. Les plus grands C'est dans le Justedal que l'on voit les plus

glaciers ""- 0-r,mds glaciers ; ils occupent le fond des crevasses vent dans leJus-, b tedal. ou des échancrures que présente le bord d'un

vaste

plateau couvert de glace et de neige, mais ils ne s'alimentent que sur une petite partie du plateau, celle qui avoisine les échancrures et incline vers elles : leur bassin est donc circonscrit , et comme ils ne reçoivent pas une quantité de matière fort

considérable pour réparer la consomption produite par les agents calorifiques, ils ne sont pas

susceptibles de prendre un aussi grand développement que les glaciers des Alpes. Je citerai le glacier de Lodals comme le plus étendu de ceux que j'ai vus en Norwège, et c'est le plus grand de ceux que l'on connaît dans toute la Scandinavie. Du haut du plateau et des flancs de la cime des Lodalskaabe où il prend naissance, jusqu'au fond de la vallée du Justedal où il vient se terminer, il a une étendue en longueur d'environ 9 kilomètres.I1 se trouve dans une situation analogue à celle deSgrands glaciers alpins, c'est-à-dire à l'extrémité d'une gorge qui se divise en plusieurs branches en atteignant le pl ateau de Lodals, et qui, par suite

de ses ramifications, peut recevoir et concentrer dans un même courant les masses de neige répandues sur une large surface. Les autres glaciers du Justedal remplissent le fond de crevasses simples, non étoilées ; ils sont sans affluents et ne peuvent pas s'étendre beaucoup en longueur ; cependant deux d'entre eux, à raison de leur déclivité, descendent jusque dans la vallée principale, et même à un niveau un peu plus bas que celui de Lodals.

Une comparaison fera bien comprendre la si- Causes de la tuation des glaciers de la Norwège en général : que l'on suppose un plateau bordant l'Océan et wège. découpé par beaucoup de petites vallées dont chacune aboutit à la mer : bien que ce plateau puisse avoir une grande étendue et qu'il y tombe autant ou même plus de pluie qu'ailleurs, il ne s'y formera cependant pas de très-grande rivière, parce que les eaux s'écouleront par une foule de rj;riceiteérdsesengrwatoidrs

débouchés, au lieu de se réunir en un même grand. courant ; c'est ce qui a lieu, par exemple, sur le littoral de la France, dans l'intervalle qui sépare la Seine et la Loire. De même les vastes

masses de glace et de neige qui couvrent les hautes régions de la Scandinavie, se déversent par

des points isolés, par des échancrures sur le bord des longues et profondes vallées : la disposition des plates-formes bordées d'escarpements l'absence de gorges étoilées et le défaut de con-

vergence dans les pentes enpêchent les glaces d'une même région de se concentrer dans de grands courants; aussi voit-on peu de grands gla-

ciers, mais au contraire une foule de serneilhes ou glaciers du second ordre, adossés à la crête ou aux flancs des rochers; l'eau provenant de la fusion