Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)
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ET DU CENTRE DE L'EUROPE.
vent avoir qu'une faible longueur, car nous verrons qu'ils ne s'avancent pas dans la mer. Toutes les fois que les flancs des montagnes qui bordent le rivage ne forment pas une muraille abrupte et tout à fait
des traits caractéristiques des glaciers polaires consiste dans la manière dont ils se terminent au bord
de la mer ; ils sont taillés à pic et présentent une façade verticale. Ceux des Alpes et de la Norwège
continue, les énormes masses de neige qui couvrent l'intérieur de l'île envoient des émissions à travers les intervalles en forme de cols qui séparent les pics du littoral ou par-dessus les parties les plus basses de l'arête terminale du plateau. Les glaciers de ces régions n'ont donc pas de li-
n'offrent un caractère analogue que quand ils
mites fixes dans le sens de la largeur ; et si le bord
puissance est la plus grande; el le va généralement en diminuant à mesure qu'ils s'abaissent vers des
du plateau, au lieu d'être formé par une crête dentelée, hérissée d'aiguilles, était arrondi et graduellement déprimé de manière à s'abaisser vers l'Océan par une pente douce et régulière, les neiges et les glaces s'écouleraient par-dessus comme les eaux d'un fleuve au-dessus d'un déversoir et formeraient ainsi des mers de glace d'une immense étendue en largeur. Les glaciers du Spitzberg se trouvent dans les De la puissance
des glaciers du mêmes conditions orographiques que ceux de la Spitzberg.
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SUR LES GLACIERS DU NORD
Norwège, au fond des dépressions ou des échan-
crures que présente le bord d'un plateau ; neige qui sert à leur formation ne provient que d'une surface peu étendue comparativement à la largeur des glaciers, et par suite ils ne peuvent ac-
quérir une très-grande puissance. Comme ici la limite des rieiges permanentes se trouve au bord même de la mer, la couche de neige qui tombe chaque hiver fond à peine pendant la courte durée des étés, et la surface même des glaciers n'est point
aboutissent à des escarpements ; mais lorsque l'in-
clinaison du sol n'est pas très-forte, ils se terminent par des surfaces courbes et de forme arrondie que l'on peut gravir avec un peu de difficulté.
Ce n'est pas à leur extrémité inférieure que leur régions de plus en plus chaudes, et il n'est guère possible de l'apprécier que par des sondages. Près de leur extrémité les grands glaciers des
Alpes ont une épaisseur de 20 à 3o mètres, et celle des glaciers du Justedal , les plus grands de la Norwège, varie de 10 à25 mètres. La puissance moyenne des glaciers du Spitzberg est représen-
tée par la hauteur de leur façade verticale : on reconnaît ainsi que dans la baie de la Madeleine
le glacier de l'entrée a 63 mètres de puissance; celui de la presqu'île des Tombeaux 76 mètres, et celui du fond de la baie 36 mètres, 11 y en a de beaucoup plus épais; ainsi- nous avons vu à Smeerenberg , un glacier qui , d'après la mesure du ca-
pitaine Phipps, a 90 mètres de hauteur, et Scoresby assigne à celui de Hornsound une élévation
de 121 mètres. Néanmoins ces épaisseurs sont moindres que celles des grandes mers de glace des
leur puissance ne doit donc pas éprouver de diminn tion notable à mesure qu'ils s'abaissent vers la mer.
Alpes dans leurs parties élevées; ainsi le glacier de l'Aar paraît avoir en certains points, d'après les expériences de M. Agassiz et de ses compagnons, plus de 200 mètres de puissance. Mais
Là elle peut être mesurée avec précision, car un
souvenons-nous que les glaciers du Spitzberg n'ont
attaquée par les agents calorifiques extérieurs ;
Tome XII, 1847.
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