Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)
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SUR LES GLACIERS pu NORD
éclat et une couleur bleuâtre, comme celles des glaciers inférieurs, mais une teinte verte ou d'un vert-blanchâtre. Les champs de névé occupent une surface beaucoup plus vaste que les glaciers proprement dits; ils ont une étendue indéfinie en largeur : vus de loin, ils ressemblent à une immense nappe de neige déployée à la surface des montagnes, et du sein de laquelle surgissent çà et là quel-
ques pics aigus, semblables à des îlots au milieu d'une mer dont la blancheur est éblouissante. Lorsque la surface du névé aboutit brusque-
ment à un accident de terrain, à une arête rocheuse, elle présente une ouverture profonde, comme celle que j'ai figurée sur le glacier du Sneehetan , au pied de la Muraille abrupte à laquelle il se termine : cette ouverture, qui se rencontre fréquemment sur la partie élevée des glaciers alpins, a reçu le nom, de Bergschrund , dans la Suisse allemande. Les glaciers du Spitzberg se forment dans les De la formation deS glaciers du mêmes conditions que ceux des pays tempérés, Spitzberg. mais leur développement est resserré entre des limites plus étroites; dans la partie septentrionale de cette île , ils ne paraissent pas s'élever à plus de 400 à 5oo mètres au-dessus de la mer. Sous ces hautes latitudes, au niveau même de l'Océan, la température atmosphérique n'est supérieure à zéro que pendant deux à trois mois de l'été, et rarement elle s'élève au-dessus de 4 à 5°. On conçoit
alors qu'à une altitude de 5oo mètres, les causes de chaleur doivent être trop faibles pour produire une liquéfaction suffisante à la surface des champs
de neige, d'autant plus que les rayons solaires sont fréquemment interceptés par les brumes épaisses qui, pendant plus de la moitié de l'été, forment comme un voile impénétrable autour des
ET DU CENTRE DE L'EUROPE.
côtes. Ici les phénomènes de transformation de la neige floconneuse en neige grenue ou névé et du névé en glace poreuse et granulaire se développent sur un espace très-resserré et pendant le laps de temps qu'emploient les glaciers à s'abaisser d'une hauteur verticale de 5oo mètres. Les glaciers polaires se terminent au bord de la Nature de la mer, à la limite même des neiges perpétuelles, fulaecei ceisu dans une zone climatérique analogue à celle où Polaires.
ociaocnisetri-s
les glaciers du continent européen passent de l'état des névés à celui des glaciers proprement dits ; par suite ils correspondent , ainsi que l'a fait observer M. Martins, aux mers de glace des hautes régions dans les Alpes ; leur substance a moins de dureté et de cohésion que celle des glaciers situés au-dessous de la limite des neiges, elle est plus poreuse et moins compacte. Les parties supérieures sont analogues au névé , mais les parties inférieures que l'on peut observer près du rivage, sont formées d'une glace
semblable à celle qui constitue les glaciers des Alpes dans la zone où les moraines commencent à poindre à leur surface. Les diverses tranches qui apparaissent successivement au bord de la mer et
qui forment la façade terminale, présentent une couleur d'un vert-bleuâtre ou d'un vert émeraude, un peu moins vive que celle des pyramides ou des crevasses sur les glaciers inférieurs de la Suisse.
L'intensité de la coloration n'est pas égale sur tous
les glaciers, ni sur toute l'étendue d'un même glacier ; elle est plus prononcée dans les points où
la glace est plus compacte; elle varie en outre suivant l'état de l'atmosphère. Les glaciers peuvent s'accroître de deux ma- Les glaciers ûrit nières , suivant l'altitude à laquelle ils se trouvent cdreoUszen,,,',J.,e,s,"v"ou suivant le climat de la zone atmosphérique en-