Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)

âIJR LES GLACIERS DU NORD

ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

vironnante; tant qu'ils sont au-dessus de la limite des neiges permanentes, il s'accroissent à la fois à l'extérieur et à l'intérieur, par superposition et par intus-susception. En effet, la couche de neigé qui tombe en hiver à leur surface ne fond pas entièrement en été : la portion restante s'imbibe d'eau, puis elle se congèle et se glacitie dès que la température s'abaisse au-dessous de zéro. D'ailleurs, l'eau provenant de la fusion superficielle n'est pas entièrement perdue pour le glacier, puis-

imbibé dans toute son étendue, ce qui arrive assez promptement, le produit de la fusion ultérieure est perdu pour lui, car l'eau abandonne le

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qu'une portion sert à cimenter la neige et une partie de celle qui descend plus bas s'arrête encore entre les pores ou fissures capillaires du glacier; elle repasse ensuite à l'état solide, lorsque le froid de l'hiver pénètre dans la profondeur : il

en résulte une augmentation de la masse que M. Élie de Beaumont a justement caractérisée par le terme d'intus-susception. te l'accroisseMais il est fileile de s'assurer que l'augmentaa ment des -'----bon qu'ils peuvent éprouver par cette espèce de eiers par intussusception.

gonflement intérieur est loin de compenser la quantité dont ils diminuent par suite de la fusion superficielle : car la liquéfaction se produit pendant toute la durée de la saison estivale tandis que la congélation ne peut avoir lieu pendant les nuits d'été que sur une épaisseur insignifiante, sur une fraction de mètre. C'est seulement au printemps que les premiers filets d'eau qui s'infiltrent à l'intérieur des glaciers se congèlent en traversant les parties supérieures qui ont été beaucoup refroidies pendant l'hiver et en ramènent promptement la température à zéro par la grande quantité de chaleur latente qu'ils dégagent en passant à l'état solide; puis les courants d'eau qui viennent de la surface remplissent les pores et les fissures du glacier, et une fois qu'il est

glacier ou se substitue à celle qui s'y trouvait déjà en la forçant- à s'écouler ; c'est un mouvement circulatoire continu, sans augmentation dans la quantité d'eau absorbée, et par .suite la consomp-

tion que subit le glacier pendant la plus grande partie de l'été ne peut être réparée. Toutefois, à la congélation des premiers filets d'eau qui s'y introduisent au printemps, il faut ajouter celle de l'eau qui imbibe les couches supérieures de la masse à la fin de l'été et qui repasse à l'état solide à mesure que le froid de l'hiver y pénètre et en abaisse la température au-

dessous de zéro. Mais en raison de la faible conductibilité de la glace et de la neige qui la recouvre, la transmission du froid doit s'affaiblir graduellement

et devenir insensible à une .certaine profondeur à la vérité, les courants d'air froid qui pénètrent à. l'intérieur des glaciers tendent à les refroidi r j usq u'à

la partie centrale , mais il est peu probable qu'ils puissent en abaisser notablement la température.

Dans tous les cas, l'accroissement des glaciers par intus-susception se produit exclusivement à la fin et au commencement de la saison hivernale; au contraire, les agents calorifiques minent les glaciers

pendant tout l'été et leur font subir une diminution d'épaisseur de plusieurs mètres. L'eau ainsi produite forme des ruisseaux à leur surface, y creuse des sillons, des canaux et des cavités de formes diverses jusqu'à ce qu'elle s'écoule à travers les fissures on les crevasses pour se réunir en un même courant au-dessous d'eux ; quelquefois ce courant reparaît un instant à leur surface,