Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)
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SUR LES GLACIERS DU NORD
tourmenté : l'état de bouleversement où se trouvent certains glaciers des Alpes qui n'ont pas une inclinaison beaucoup plus forte, provient sans
doute de ce que leur fond, au lieu d'avoir une pente continue et régulière, présente beaucoup d'inégalités. Le glacier de Trangedals est bordé
Glacier de Lodals.
de deux moraines latérales qui ne paraissent pas s'étendre au delà de son extrémité actuelle; sa surface est formée de glace pure; on n'y voit pas de débris pierreux. La troisième branche du Stordal est la moins inclinée; elle est remplie par le magnifique glacier de Lodals (Lodals-Bra), qui suit d'abord la direction S.-E.-N.-a et se trouve alors exposé au S.-E. C'est
le plus grand des glaciers scandinaves; on peut le comparer à celui de l'Aar, , dans les Alpes, auquel il ressemble par plusieurs de ses caractères. A son extrémité il est couvert en majeure partie de gros blocs, de graviers et fragments de diverses grosseurs; sa moraine médiane s'est alors beau-
coup élargie et est venue se réunir avec la moraine latérale du côté gauche; la glace ne se montre plus alors à découvert que dans le petit intervalle
qui sépare la moraine médiane de la moraine latérale du côté droit. Si l'on remonte le glacier de Lodals, qui a dans cette partie-ci une pente douce, d'abord de 6 à 7° , puis de 3°, à une distance d'environ 5 kilomètres
de son extrémité, on le voit se diviser en deux branches ; l'une d'elles, toute bouleversée et hérissée de pointes, continue à suivre la direction S.-E.-N.-O. et s'élève directement sur le plateau -en formant un talus incliné de plus de 35°; l'autre branche se dirige alors vers le Nord et se prolonge .encore j usqu'à. u ne certaine distance avec une pente
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en suivant le pied d'une muraille de Puis à un niveau de 1.165 mètres, il y a une nouvelle bifurcation du glacier en deux 40 ro%3 d h eàr sabruptes.
parties inclinées, rune de 15", et l'autre de 13 à 4°; elles remplissent deux gorges entourées de rochers escarpés, et sont découpées par un grand nombre de crevasses transversales, larges et profondes, dont quelques-unes semblent s'étendre d'un bord, à l'autre. C'est dans cette zone cpfa lieu la transition du glacier au névé ; sa couche supérieure commence à être formée de névé à demi changé en glace, qui se reconnaît facilement à sa teinte d'un vert-blanchâtre, à son aspect mat et à sa faible translucidité. Jusqu'ici on peut marcher sur le glacier sans danger ni difficulté ; mais l'ascension de ces parties inclinées est tout à fait périlleuse, car beaucoup de ces crevasses sont ca-
chées sous la neige, et le pont fragile sur lequel on est souvent obligé de les traverser menace de s'affaisser sous le poids du voyageur imprudent. Pendant l'hiver, les fentes du glacier sont comblées
ou couvertes par une grande épaisseur de neige, et l'on peut franchir sans crainte les partiesles plus crevassées; on ne court alors que le risque d'être entraîné par lesavalanches ou les tourbillons de neige. Les gorges dont le fond est occupé par les deux
dernières branches du glacier de Lodals sont diri-
gées du S. au N., et du S.-E. au N.-0.; la première conduit au plateau couvert de névé qui sé-
pare le NorcIfiord de la vallée du Justedal ; la seconde conduit à un groupe de cimes qu'on appelle les Kaabe. La plus élevée, la Lodalskaabe (2.050 mètres), atout à fait la forme d'une corne ou d'un cône émoussé (voir fig. 7); ses flancs escarpés sont inaccessibles : les autres cimes ont des pentes