Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)
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72 Moraines du glacier de Lodals.
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SUR LES GLACIERS DU NORD
moins roides et sont en partie couvertes de neige. C'est à la muraille escarpée qui sert de soubassement au massif' des kaabe que vient se terminer la grande moraine médiane du glacier de Loclals. Habituellement les moraines de cette espèce sont
formées par la réunion des deux moraines latérales qui se trouvent contiguës , lorsque deux gla-
ciers se confondent en un seul; c'est là l'origine que leur assignent MM. Agassiz et de Charpentier,
qui ont rectifié l'explication inexacte donnée anciennement par de Saussure. Mais quelquefois, et c'est ici le cas, les moraines médianes sont dues aux éboulements provenant des cimes qui surgissent au milieu d'un glacier ou qui en dominent le fond; les moraines du glacier du Sneehattan ont la même origine et celle qui se termine au ,
din, sur le glacier du Talèfre (vallée de Chamouni),
nous en offre un autre exemple. Auprès de la moraine médiane principale, il y en a, sur le glacier de Lodals, d'autres moins im-
portantes qui se rattachent au même massif de rochers; on y voit aussi des traînées de débris discontinues, produites par des éboulements accidentels. Ces moraines forment comme des chaussées exhaussées de quelques mètres au-dessus du
niveau général du glacier : cette manière d'être que l'on observe aussi en Suisse et en Savoie, tient à la faible conductibilité pour la chaleur des matières pierreuses qui préservent de la fusion la glace située u -dessous et s'exhaussent ainsi peu à peu par suite
de la liquéfaction et de l'évaporation des parties adjacentes. D'ailleurs, comme les moraines émettent de la chaleur latéralement, par voie de rayonnement et de réflexion , elles ajoutent leur influence à celle des agents atmosphériques et
ET DU CENTRE DE L'EUROPE.
73 accélèrent la fusion des glaces qui les bordent ;
il se forme ainsi de petits vallons ou des dépressions longitudinales le long de chacun de leurs côtés (fig. 8). Si deux moraines d'un glacier sont un peu rapprochées .l'une de l'autre, les deux dépressions contiguës se réunissent en une seule qui acquiert alors une plus grande profondeur ; les pierres qui s'éboulent de chacune des moraines roulent jusqu'au bas de ce vallon, et lorsqu'elles couvrent la glace, elles produisent alors leur effet préservatif ordinaire, et bientôt les deux moraines se trouvent réunies en une seule, mais la dépression qui les séparait persiste encore pendant quelque temps, comme le montre la /4). 9. Dans tous les cas, l'éboulement des matériaux qui des flancs des moraines médianes roulent au fond des dépressions longitudinales si tuées à leurs côtés, donne lieu à un élargissement graduel de ces chaus-
sées, jusqu'à ce qu'elles se soient réunies avec les moraines latérales, et alors la surface du glacier n'offre plus qu'une nappe de débris de rochers; c'est ce que l'on voit près de l'extrémité du glacier de l'Aar,, et c'est ce qui arriverait au glacier de Lodals s'il avait une longueur un peu plus grande. Cet élargissement des moraines médianes qui devient évident à l'extrémité de presque tous les glaciers, est encore favorisé par une autre cause que nous indiquerons un peu plus loin. J'ai remarqué sur le glacier de Lodals , près de
la grande moraine médiane, une dalle de gneiss présentant le phénomène bien connu des tables Ëlaciers , qui se voit fréquemment en Suisse, principalement sur le glacier de l'Aar : il est dû comme l'a fait voir de Saussure, à une action préservatrice semblable à celle qui détermine l'ex-