Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)
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96STJR LES GLACIERS DU NORD mer, et de nouvelles tranches apparaître à des intervalles de temps très-rapprochés : cela ne peut
avoir lieu sans que toute la masse du glacier éprouve un mouvement graduel, de façon que les parties situées en arrière descendent progressive-
ment et viennent remplacer celles qui se sont éboulées dans la mer. C'est surtout pendant les journées les plus chaudes de l'été que ces effets 'sont le plus sensibles : toutes les fois que la température s'élevait un peu, soit que l'atmosphère fût sereine, soit qu'il y eût échauffement produit par le mélange de masses d'air venant du midi
on entendait un grand bruit semblable à celui d'une détonation ; alors d'énormes masses de glace
se détachaient de la façade et s'affaissaient avec fracas dans la mer. Ce sont les mêmes causes qui produisent le moumouvement des ,,,,nent des glaciers dans les régions polaires, dans glaciers sont les Les causes du
noèmes au spitz- le Nord et le centre du continent européen; quand
'ion considère la disposition régulière des fentes
pes.
qui divisent les glaciers du Spitzberg par tranches verticales, dont la crête est parallèle au rivage de
la nier, il paraît très-probable que l'action de la pesanteur joue le principal rôle dans le mouvement de ces masses et dans la formation de leurs crevasses.
La fusion qui s'opère en été à la surface des glaciers du Spitzberg est moindre que celle qui a lieu sur les glaciers inférieurs de la Suisse, car la température est moins élevée et les rayons solaires ont
une plus faible inclinaison ; on n'en voit pas sortir de torrents, mais il s'en écoule ordinairement une assez grande quantité d'eau provenant de la liquéfaction de la couche de neige qui les recouvre. Il n'y a qu'un petit nombre de glaciers
ET DU CENTRE DE L'EUROPE.
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dont la surface soit peu humide ; ce sont ceux qui sont abrités du soleil et de l'influence des vents chauds; mais le plus souvent leur surface est parcourue par de petits ruisseaux , et quand on peut approcher de leurs parois, on reconnaît
qu'il s'en écoule une grande quantité de filets d'eau; souvent même on y voit des cascades, sur le glacier de la presqu'île des Tombeaux, par exemple. L'intérieur de ces glaciers doit donc être imbibé d'eau,
et il doit s'y produire au commencement de l'été des phénomènes de congélation et d'expansion, tant que leur température est au-dessous de zéro ; mais il est probable qu'au moins pour beaucoup de glaciers, elle doit être ramenée à zéro avant la fin de l'été, et alors il ne peut s'y produire de congélation qu'a la surface, par suite des abaissements accidentels de la température. Le mouvement de ces glaciers ne peut donc pas être considéré comme le résultat d'un phénomène d'expansion , pas plus que celui des glaciers Alpins, car alors il aurait lieu principalement au commencement de l'été et deviendrait nul vers le milieu de cette saison, ce qui est contraire à l'expérience. L'eau qui pénètre à l'intérieur des glaciers du Spitzberg doit contribuer à leur mouvement et ils doivent s'avancer avec une rapidité d'autant plus grande qu'ils en sont plus fortement imbibés : cependant ils doivent contenir une moindre quantité d'eau que les glaciers Alpins, car ils sont sou-
mis à des causes de fusion moins énergiques.
Comme à leur extrémité beaucoup de glaciers du Spitzberg, au lieu d'être encaissés entre des parois rocheuses, s'avancent sur une plage découverte jusqu'au bord de lamer, la différence des vitesses que possèdent les parties centrales et latérales ne
Tome XII, 1847.
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