Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)

108

SUR LES GLACIERS DU NORD

au Saint-Bernard (1), combien est faible le pouvoir liquéfiant de la quantité de pluie qui tombe pen-

dant l'été dans les hautes régions; elle ne peut fondre qu'une très-petite fraction de la neige qui tombe en hiver, guère plus d'un centième. Les pluies d'été ont pour effet d'imbiber les glaciers

et les névés d'une assez grande quantité d'eau, et par suite d'accélérer leur mouvement sans faire

subir à leur surface extérieure une dégradation aussi considérable que la chaleur du soleil et de l'atmosphère. On conçoit d'ailleurs que, d'après le relief du terrain et fa direction des vents, certains glaciers, comme celui de Trangedals , qui est abrité du côté occidental par un rempart de rochers, ne reçoivent pas une quantité de neige plus considérable qu'à l'ordinaire et puissent rester stationnaires, tandis que les autres glaciers sont en voie de progrès. Sur le vaste espace qu'ont laissé à découvert les donné par les glaL'espace aban-

stem glaciers ciers présente des conditions trés-favo-

du justedal , par suite de leur décroissement , on peut étudier avec facilité les actions rbi à l'étude érosives qu exerce un glacier sur son fond des eroslons gia MM. Agassiz et de Charpentier ont fait voir que les

ciériques.

glaciers usent la surface des rochers, la poussent et y creusent des stries fines. Mais dans les Alpes, où ces observations ont été faites, on éprouve souvent des difficultés pour les vérifier ; c'est seulement au bord des glaciers ou en pénétrant dans les cavités que présente leur extrémité, que l'on peutconsta ter leurs effets sur les roches sous-jacentes. Or, comme

presque partout en Suisse, autour des glaciers, de même qu'à une grande distance des lieux où (1) Voyage en Scandinavie, etc., géographie physipartie, p. 32.

que, t. I,

ET DC CENTRE DE L'EUROPE.

109

ils se trouvent, la surface des rochers a été burinée pendant la période antéhumaine et à peu près suivant la direction des stries que tracent les glaciers de nos jours , il est souvent difficile de distinguer les érosions anciennes de celles qui ont une

origine récente. Cette difficulté n'existe pas dans le .iustedal; en effet, le fond de la vallée centrale, du Stordal , a été strié dans toute son étendue par les agents erratiques, dans un sens parallèle à J'axe du Thalweg; mais les glaciers de Faabergstol et de Nygaard occupent le fond de petits vallons transversaux ou de crevasses ouvertes sur le flanc droit de la vallée du Stordal. Par suite de l'exten-

sion qu'ils avaient prise au commencement du xvine siècle

,

ils s'étaient avancés jusqu'au milieu

de la vallée principale, et même l'un d'eux la barrait complétement; c'est alors qu'ils ont tracé à la surface des rochers des stries disposées transversalement à l'axe du Stordal, et qui coupent sous un angle voisin de l'angle droit les sul-

ca tures de la période erratique. Outre que la différence de leurs directions empêche de les confondre,

les prernières se voient seulement dans l'espace circonscrit par le périmètre des anciennes moraines; elles ne s'étendent pas au delà, de façon qu'il ne peut y avoir aucun cloute sur leur origine; elles ont été évidemment creusées par les glaciers de l'époque actuelle. On en voit sur l'ancien fond de presque tous Distinction des les glaciers du Justedal, mais c'est sur le côté érerentsa"',701: gauche du glacier de Faabergstol , et sur le côté sicins glaëiériques droit du glacier de Nvgaard qu'elles m'ont paru actuelles. être le mieux marquées et se montrer sur les plus larges surfaces. A Faabergstol on voit se croiser sur les mêmes rochers les stries anciennes dirigées