Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)
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SUR LES GLACIERS DU NORD
ET DU CENTRE np L'EUROPE.
fois que des matériaux d'une dureté suffisante se-. ront frottés avec une grande force contre la surface des rochers, n'y aura-t-il pas usure, polissage et rayure ? Le fait incontestable que les glaciers
ayant- ces trois origines. Je puis ajouter ici que M. de Buch considère les surfaces polies et striées de la Scandinavie comme le résultat du glissement de masses granitiques les unes sur les autres.
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polissent et strient les rochers, n'est pas une preuve évidente que les érosions anciennes sont fceuvre des glaciers ; car j'ai vu en beaucoup d'endroits dans les Pyrénées, dans les Alpes (près le Teufelsbriicke par exemple, vallée de la Reuss) et principalement en Bretagne, des cannelures ( stries et sillons ) semblables à celles des glaciers et des agents erratiques, et qui cependant sont le résultat bien certain du glissement de surfaces rocheuses les unes contre les autres, car on voit ces érosions se prolonger en dessous des parties ex-
posées à l'air, là où les surfaces sont encore en contact. C'est sur des roches dures, sur du quarzite, que ces traces de glissement se voient le plus fré-
quemment et sont le mieux conservées; je pourrais en citer de nombreux exemples : il y en a sur le gneiss mélangé de granite à l'embouchure de la Rance, près Dinàrd (Ille-et-Vilaine) ; sur le quarzite il y en a à l'embouchure de la rivière de Châteaulin (Finistère), sur la rive droite, en face Landévenec ; sur les rochers de la chapelle SaintRoch , près Blain ( Loire-Inférieure); à RocheBlanche, aux environs d'Ancenis, etc. ; on en voit aussi dans la carrière de schiste ardoisier de la
La faculté de polir et de strier n'est donc pas conditionsnés.
erqu.es t sraoicssopioduIe exclusivement propre aux glaciers , et l'on conçoire que des débris pierreux de diverses grosseurs, être strié pruidsees entraînés d'un mouvement très-rapide dans un courants' courant boueux , produisent aussi des effets
analogues, bien que des galets et des graviers
ballottés par le mouvement ondulatoire des vagues de la mer ou charriés par une rivière, ne puissent pas, dans les circonstances ordinaires, creuser des stries fines sur le roc solide. Cette différence me paraît tenir à ce que la pression de l'eau se trans-
mettant dans tous les sens et l'eau s'interposant entre les graviers, les cailloux et la surface des rochers , chaque détritus agit comme s'il était isolé, en raison de son propre poids diminué du poids du volume d'eau qu'il déplace. Le pouvoir érosif de ces matières dépend de leur poids et de la force vive qu'elles possèdent ; il sera donc trèsfaible clans les circonstances habituelles, d'autant
plus faible que le courant sera moins rapide et que les matériaux seront d'un plus petit volume. Mais il n'en sera pas ainsi dans un courant d'une violence extrême, roulant des fragments d'un très-gros volume et d'un très-grand poids ; à
Pampille, aux environs de Rennes (Ille-et-Vilaine). f 'lus tard, j'aurai probablement l'occasion de décrire le striage que présentent bea ucoup de rochers enBretagne; maintenant je me borne à constater que ce striage offre, considéré en petit, une assez grande
cause de leurs aspérités des blocs peuvent creuser des stries fines, de même que des sables très-ténus,
analogie avec les sulcatures des glaciers et celles des agents erratiques, pour que l'on puisse confondre ensemble des plaques de roches cannelées
certaine consistance, n'est pas dans les mêmes conditions que les courants d'eau ordinaires qui
comme le montrent les rochers striés le long d'une faille par le glissement des surfaces en contact. En outre, il est à noter qu'un courant boueux, chargé de détritus et présentant une