Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)
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d'un effet très-agréable à l'oeil et qui a valu à ce porphyre sa célébrité. Quant à la pâte sa couleur varie depuis le violet jusqu'au vert et au vert clair : le plus ordinairement elle est vert foncé; à Scotino Langada , se trouve une variété qui rappelle celle du porphyre de Belfahy,, dans laquelle il n'y a pas de cristaux de feldspath apparents. La moyenne de plusieurs expériences m'a donné pour la densité du feldspath blanc légèrement ver-
dâtre 2,8835. Elle est plus grande que celle du labrador de
Belfahy, et même que celle d'aucun feldspath connu. Cela tient probablement à ce qu'il est trèscompact et difficilement clivable et à ce qu'il contient une assez grande quantité de fer à l'état de
combinaison, car cette densité est même supérieure à celle qui a été trouvée pour la pâte du porphyre de Belfahy. J'ai observé un échantillon dans lequel les cristaux de feldspath avaient pris, de même qu'on l'observe quelquefois dans les Vosges, une teinte rougeâtre produite par une altération atmosphérique; ils étaient dans une pâte violette. La forme cristalline est la même et présente les mêmes groupements de cristaux que pour le feldspath de Belfahy ; on peut observer aussi très-souvent la même macle. Au chalumeau, il fond en un émail blanc, bul-
leux, un peu verdâtre. Avec le borax, le sel de phosphore et le carbonate de soude, il se comporte absolument comme le feldspath de Belfahy.
J'ai déterminé la composition chimique de ce feldspath par deux analyses et j'ai trouvé
251
DES ROCHES DES VOSGES.
250 CONSTITUTION MINÉRALOGIQUE ET CHIMIQUE
Carbonate de soude.
.
53,20 27,57 1,03
Protox. de mang.
traces
Silice
Alumine.. .
.
Peroxyde de fer. Chaux. Magnésie Soude. Potasse Eau
8,03
traces D
2,64
AChle fluor-
hydrique.
27,05
Moyenne.
Oxygène.
53,20
27,613
27,3t
2,764 1 13,080
1,03
1,03
8,01 1,01 3,52 3,40 2,37
8,02 1,01
3,52 3,40
0,316
2,253 0,390 0,900 0,577
4,863
Rap.
a
1
2,51 I 2,231
100,63
Ce feldspath contient plus de chaux, plus de
magnésie, plus d'eau et moins d'alcali que celui de Belfahy, mais en résumé cependant il ne présente avec sa composition que de légères différences ;
aussi peut-on lui appliquer tout ce qui a déjà été dit antérieurement : en ce qui concerne le fer, j'ai supposé qu'il .était à l'état de peroxyde, quoique la belle teinte verte du feldspath porte assez naturellement à le regarder comme étant au moins en partie à l'état de protoxyde; toutefois la première hypothèse conduit immédiatement aux rapports simples j : 3 : 6 qui sont ceux qui définissent le feldspath labrador. Dans le nouvel ouvrage qu'il vient de publier sous le nom de Cosmos, M. de Humboldt, en passant en revue la série des roches, désigne les cristaux de la pâte du porphyre vert antique comme étant de l'oligoclase (1) : ils présentent en effet une mâcle formée d'après la même loi que celle de ce feldspath, mais nous voyons que si les caractères cristallographiques ont pu induire en erreur un observateur tel que M. de Humboldt, l'analyse chimique démontre bien que le feldspath est du labrador et non de l'oligoclase. (1) Cosmos. Traduction de M. Faye, p. 289, ligne 2.