Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)
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572 FABRICATION DE L'ACIDE SULFURIQUE d'eau froide qui se rassemble dans une caisse, ou-
verte par le haut, beaucoup plus basse que le récipient et communiquant avec lui par sa partie inférieure, en siphon. 11 en résulte que la différence de niveau de l'eau dans la caisse et le récipient mesure l'excès de la pression de la vapeur de soufre sur la pression athmosphérique. L'eau chaude s'écoule, à mesure qu'elle se renouvelle, par un trop-plein pratiqué à la partie supérieure de la caisse. Le soufre se dépose en feuilles minces contre
la paroi du récipient opposée au fourneau. On le retire à la fin de chaque opération en passant la main sous la cloison qui sépare la caisse du récipient. La grille, placée suivant l'axe du fourneau, en occupe toute la longueur et a on',3o de large on l'alimente avec du bois résineux en bûches. La flamme arrive directement sur les cornues et s'échappe par trois ouvertures ménagées clans la voûte plate du fourneau. Chaque opération dure huit heures.. Les huit fourneaux de calcination n'occupent que trois ouvriers, qui travaillent douze heures et se reposent ensuite pendant vingt-quatre. On consomme 335 stères de bois par mois dans les huit fours de calcination et on y traite 120 mètres cubes de pyrite, ce qui fait 2".,8o de bois par mètre cube de minerai. Ce dernier rend moyennement 15 p. o/o de son poids en soufre brut. Le soufre brut est, soit employé à la fabrication du sulfate de cuivre, à celle de l'acide sulfurique ordinaire , soit raffiné et livré au commerce.
Le soufre brut, obtenu comme il vient d'être Raffinage du senfre brut, dit, est d'abord fondu dans des chaudières en Fonte, à la température la plus basse possible. Ces,
EN BOHÊME.
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chaudières sont hémisphériques et ont I,3o de diamètre et om,80 de profondeur ; elles durent environ cinq ans. On coule le soufre fondu clans des
barils cylindriques en bois qui ont i mètre de haut et o°',60 de diamètre et on le laisse refroi-
dit' spontanément après avoir bouché le baril. Le sulfure de fer entraîné mécaniquement pendant la calcination de la pyrite et celui formé aux dépens
de la chaudière de fonte se séparent très-nettement et se déposent tant sur les parois que sur le fond de la tonne, en t formant une croûte continue dont l'épaisseur est de om,o1 sur les parois et cim,o5
sur le fond. Lorsque le refroidissement est complet on ôte les cercles du baril et on sépare au marteau le soufre du sulfure. Le sulfure de fer ainsi obtenu est combiné et mélangé avec du soufre; il est d'un gris métal-
loïde; on l'emploie en lieu et place de soufre pour la fabrication de l'acide sulfurique ordinaire. Le soufre purifié par fusion est grenu, saccharoïde, d'un beau jaune ; il est, soit employé pour faire du sulfate de cuivre, soit purifié de nouveau par distillation et coulé en cylindres ou canons
pour être livré au commerce. Cette distillation s'opère dans des cornues en fonte de on',25 de diamètre sur om,4o de hauteur, recouvertes d'un lut
de terre et chauffées à feu nu. Le col de chaque cornue s'engage dans un récipient où le soufre sublimé se dépose, s'échauffe et se liquéfie de lui-
même. Le fond du récipient est percé d'un trou
par lequel le soufre s'écoule dans un vase qui sert à le verser dans les moules. A la partie supérieure
du récipient se trouve une petite ouverture pour le dégagement des gaz non condensables. Les