Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)
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616 EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR.
2° La tôle employée pour la confection du gé-
nérateur était d'une qualité très-inférieure; de plus elle avait subi une détérioration notable et, excessivement marquée dans la partie de l'appareil où la rupture s'est faite; 3° Cette détérioration était due sans doute tant à des coups de feu qu'au dépôt de tartre, abondant surtout dans cette portion du cylindre. 4° L'explosion s'est faite précisément au mo-
.
NOTE
Sur un accident survenu, le 18 aotit 1846, au moulin à vapeur de Nicey, arrondissement de Chu' tillon-sur-Seine (Côte-d'Or). Par M. L. GUILLEBOT DE NERVILLE, ingénieur des
mines.
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ment où par l'ouverture d'une soupape l'aidechauffeur venait de produire une ébullition trèsvive dans la chaudière. On n'a pas pu vérifier l'état du sifflet et du flotteur qui avaient été brisés par la secousse ; mais peut-être ces indicateurs étaient-
ils, ce qui arrive souvent, hors d'état de fonctionner, et n'ont-ils pu ainsi accuser une baisse de niveau dans l'intérieur de l'appareil, circonstance rendue probable, tant par l'heure de la journée à laquelle est arrivé l'accident, que par la partie du cylindre qui s'est déchirée.
5° Il n'y a pas lieu à intenter de poursuite
contre les propriétaires de la. machine; ils ignoraient le fait de surcharge, ne pouvaient soupçonner la mauvaise qualité de la tôle, et se montraient soigneux pour le nettoyage de leur appareil. Toutefois nous devons signaler une contravention à l'article 77 de la loi du 22 mai 1843.
Le.sieur Gillon , propriétaire d'un moulin situé à Nicey, arrondissement de Châtillon-sur-Seine, sur un très-faible cours d'eau, y fit établir, pendant l'été de 1846, une machine à vapeur de la force de six chevaux, destinée à faire mouvoir deux paires de meules. Cette machine ( à cylindre oscillant ) fut construite par le sieur Robert , mécanicien à Châtillon-
sur-Seine, qui eut le tort d'en confier la pose à son fils, jeune homme inexpérimenté de dix-huit à dix-neuf ans.
La chaudière, de forme cylindrique, en tôle de orn,009 d'épaisseur, armée d'un bouilleur aussi en
tôle., avec fermeture autoclave en fonte, sortait des ateliers de Pihet, à Paris (i); elle avait été éprouvée et timbrée, ainsi que le cylindre moteur, pour une pression de 5 atmosphères, et elle était munie de tous les appareils de sûreté prescrits par
l'ordonnance royale du 22 mai 1843; mais l'imprudence de son propriétaire devait rendre inutiles ces appareils. (1) La capacité de là chaudière et du bouilleur réunis était de 2 420 litres ; leur surface totale de chauffe, de 11 mètres carrés 65 décimètres carrés.