Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1847, série 4, volume 12)

624 EXPLOSION D'UNE ClIAUDIÈRE A VAPEUR une fois commencée s'allonge et se propage subi-

tement dans les parties les plus saines; il suffit d'avoir vu cet effet, tout à fait comparable à l'extrême racilité avec laquelle une étoffe se déchire une fois que la lisière est rompue, pour compren-

dre qu'une pression assez faible ait été capable d'étendre la fente déjà existante et la déchirure commencée dans la paroi amincie aux portions de la tôle encore inaltérées, et de développer ainsi une moitié de la paroi cylindrique. L'explosion arrivée chez le sieur Stolz est donc le résultat évident de la négligence et de l'incurie;

incurie d'autant plus coupable qu'elle n'a pas même l'ignorance pour excuse; on connaissait l'état de la chaudière, puisqu'on avait essayé d'y

porter remède; on avait, il est vrai, employé un moyen qui n'aurait pas dû venir à l'esprit même de l'ouvrier le plus inexpérimenté et le plus maladroit; car les deux trous qu'on avait percés et .taraudés dans la tôle auraient dû au moins servir à

reconnaître qu'elle n'avait pas en ce point plus d'un ou deux millimètres d'épaisseur. Les causes immédiates de l'explosion sont évidentes, et aucun doute n'est permis à cet égard. On peut maintenant se demander quelle est la cause première de l'amincissement qui forme un large sillon suivant la génératrice inférieure de la chaudière, et pourquoi l'explosion a eu lieu précisément au moment de la mise en train. Un remplissage en briques de champ fermait l'espace rectangulaire compris entre la chaudière, les tubulures et le bouilleur ; ce remplissage formait la séparation des carneaux, et l'amincissement longe cette cloison dans toute son étendue.

Une épaisse couche d'oxyde de fer incruste la

RUE COQUENARD, A PARIS.

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tôle suivant cet angle. rentrant , se prolonge d'un côté jusqu'à la tubulure la plus rapprochée du foyer, et, de l'autre, aprèsavoir enveloppé la cl ouure de la seconde tubulure, descend verticalement le long de celle-ci en formant une bande à laquelle

correspond également un amincissement de la tôle.

Cette double direction de la bande d'oxyde est celle que prendrait un suintement qui seproduirait

à la clouure de jonction de la chaudière et de la tubulure la plus éloignée du foyer, et dont une partie suivrait le joint des briques avec la génératrice horizontale de la chaudière, tandis qu'une autre partie descendrait le long de la tubulure elle-même. C'est à ce suintement que j'attribue l'oxydation locale de la tôle et son amincissement. Le sieur Lemaitre, chaudronnier, qui, visitait en même temps que moi la chaudière du sieur Stolz, partage entièrement 'cette manière de voir. La destruction de la paroi: a pu d'ailleurs être Lvorisée par la mauvaise qualité du fer et par les pailles dont il est rempli. La coïncidence de l'explosion avec la mise en

train s'explique moins facilement, bien que ce

fait très-général doive avoir une cause, qui, dans cette circonstance, ne peut être le défaut d'alimen-

tation auquel on l'a souvent attribué. je hasarderai ici quelques idées, plutôt comme des inductions sur ce qui est possible que sur ce 'pi i est probable. Pendant l'inaction de la chaudière , la tension

de la vapeur a dû monter. Il y a donc lieu de supposer que.leS résistances avaient atteint leurs dernières limites; mais comment un écoulement