Annales des Mines (1848, série 4, volume 13)
Page : Image 96
Révision de 3 mai 2015 18:44:42, edited by 194.214.158.55
190
s 4. He OPÉRATION.
FONTE POUR MATTE BRONZÉ.
les produits visqueux dans les autres branches de
une scorie plus appauvrie. On retrouve à la partie
la métallurgie. Pour éviter autant que possible que le choc imprimé à la masse par le tâblage n'amène un mélange mécanique de la matte, on donne à la sole la disposition indiquée (Pl. II, fig. 1, 2. et 5 ) : toutes les parties de la surface de cette sole dftent une déclivité prononcée vers une sorte de bassin oo placé sur l'un des côtés du four
et qui n'occupe guère que le tiers de la surface totale. La scorie n'est superposée à la matte qu'audessus de ce bassin : partout ailleurs elle repose immédiatement sur la sole : c'est là que l'ouvrier peut agir avec le râble pour tirer à lui la scorie et l'élever par refoulement, de proche en proche, audessus du seuil de la porte de travail. Il opère ainsi, en toute sécurité, sans crainte d'entraîner par mé-
lange mécanique une quantité considérable de matte. Il ne peut cependant prévenir tout mélange de ce genre, soit parce que la fusion n'a pu dégager certaines grenailles , soit parce que le râNage a entraîné celles qui restaient adhérentes aux parties les plus élevées de la sole. C'est pour remédier autant que possible à cet inconvénient inévi-
table que les récipients où se figent les scories reçoivent la disposition précédemment signalée. La scorie, en se déversant par-dessus le seuil de
la porte, tombe d'abord dans le récipient n° (Pl. 2, fig. i), et de là passe successivement dans les récipients Il" 2 , 3 et 4. Les grenailles de matte qui restent mélangées à la scorie , ayant toujours tendance à gagner la partie inférieure de la masse fluide , se rassemblent pour la plupart au centre et au fond du récipient n° i : les trois
autres récipients, tirant leur alimentation de la surface et des bords du bassin n° i, reçoivent
191
inférieure des pains de scories n° i une portion importante de la matte entraînée mécaniquement, et lorsque l'examen de cette scorie prouve qu'elle est suffisamment appauvrie pour être rejetée tout entière, il y a lieu de penser que les autres pains sont à fortiori dans le même cas. Pour rendre Plus facile le contrôle des scories, les ouvriers doivent désigner les pains dans l'ordre où ils se sont formés, au contre-maître chargé de
ce service. On se garde d'ailleurs de retirer du four la portion de scorie qui était contiguë à la matte. J'évalue à o`,3o environ la quantité de scorie ainsi laissée dans le four : chaque charge comprend donc réellement cette quantité de scorie en sus des matières mentionnées précédemment. Les ot,875 de scories incandescentes, ainsi réunies au pied du four, exercent par voie de rayonnement une action calorifique fort intense : pour s'en préserver autant que possible, l'ouVrier dresse souvent des écrans de tôle au devant de la digue de sable; dans le même but, lorsque la coulée est finie, il recouvre avec du sable la surface des pains. Aussitôt qu'il a terminé l'extraction des scories, le fondeur ouvre la trémie
et fait tomber une nouvelle charge sur la sole ordinairement la matte coule pendant toute la durée du tirage des scories; et comme elle reste protégée dans le four par une certaine épaisseur de scorie, l'écoulement continue encore. deux minutes environ après l'introduction de la nouvelle charge. On ne tient nullement à extraire
la totalité de la matte contenue dans le four : loin de là, il y a avantage à en laisser au fond du bassin intérieur une certaine quantité ; celle-ci