Annales des Mines (1848, série 4, volume 14)
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DE LA SOUFRIÈRE
et une boue épaisse. Il s'est produit de grands éboulements et la formation de cette bouche qui n'exis-
tait pas; au même moment les furnarolles qui s'étaientétablies anciennement à l'ouverture même de la grotte et qui en interdisaient l'entrée, ont cessé entièrement. Il paraîtrait que là masse de matière sulfureuse qui s'échappe de la montagne, au moins dans les moments de calme, serait à peu près constante, et qu'elle se répartirait entre les différents orifices placés le long de la grande fente, suivant l'état de la montagne. Ce gisement de soufre est, selon M. Deville , le plus important. C'est probablement aussi celui qui a le plus frappé M. Cailloué, car les échantillons, au nombre de cinq, qu'il nous a remis, proviennent des différentes fumarolles disposées à proximité de la grande fente. Outre le soufre produit journellement par les fumarolles, on en observe quelque peu dans les cendres accumulées dans la savane aux Mulets; peut-être existe-t-il dans cette plaine des points plus riches que d'autres, notamment sur le prolongement de la grande fissure; niais aucuns travaux ne l'ont constaté, et tout porte à croire que ce second genre de gisement est très-pauvre. Peut-être aussi existe-t-il du soufre tout formé dans l'intérieur de la montagne; pour ce troisième genre de gisement, on en est réduit aux conjectures, et chacun peut les interpréter d'une manière différente. Toutefois, en comparant la soufrière de la Guadeloupe avec la solfatare de Pouzzoles, on doit regarder cette hypothèse comme peu fondée à Pouzzoles.on observe les mêmes gisements que nous venons de signaler à la Guadeloupe; t° des
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DE LA GUADELOUPE.
bourrelets et des géodes le long des fumarolles ; le sable du cratère contient une petite quantité de soufre disséminé dans sa masse, mais le conglomérat tracbytique n'en renferme pas. On doit dire qu'à la Dominique, qui fait partie des Antilles, On
exploite du soufre dans le trachyte même ; mais,
outre que cette exploitation est très-bornée, le trachyte de la Dominique est blanc terreux, décomposé comme la roche alunifère du Mont-Dore;
ce gisement ne serait donc pas comparable à la soufrière de la Guadeloupe, où le trachyte est très-solide et de couleur foncée. Il résulte des détails qui précèdent, que le gisement du soufre de la Guadeloupe est essentiellement lié aux phénomènes volcaniques actuels. On suppose assez généralement qu'il en est de
même du soufre de la Sicile; la 'proximité de l'Etna de la plupart des mines de cette contrée, la présence du soufre à Vulcano, semblent confir-
mer cette opinion , mais il n'en est rien; en Sicile, le soufre est disposé en couches irrégubères, dans les marnes bitumineuses qui dépendent du calcaire à nummulites et appartiennent par conséquent aux terrains neptuniens. Les parties riches en soufre se trouvent- à la même hauteur géologique et se continuent sur d'assez grandes longueurs, en sorte qu'on les suit et qu'on les exploite comme on. ferait d'une carrière de plâtre ou de pierre à bâtir. Nous ajouterons que nous ne connaissons pas d'exploitation importante de soufre, ni clans les volcans des Andes , ni dans ceux de l'Afrique, en sorte que ce minéral, si fréquent dans les ter.
rains volcaniques, ne semblerait pas, quant à Torne XIV, 1848.
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