Annales des Mines (1848, série 4, volume 14)
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GÉOLOGIE DU CUILI.
om,6951 et le thermomètre centigrade 2104 A 4 kilomètres plus à l'Est, nous passâmes le torrent
dit Estero de Malalcura , dont les eaux font une jolie cascade au milieu des roches granitiques ; et à une heure après midi, nous arrivâmes au Fuerte Viejo, où jadis se trouvait le poste le plus avancé que les Espagnols furent obligés de défendre pendant trois siècles de guerres contre les Indigènes. Un soleil brûlant força nos gens à s'abriter sous une touffe du Peumos (la urus peumus), à 2 kilo. mètres du Filen° Viejo, et je profitai de ce temps pour examiner les couches porphyriques qui reparaissent en cet endroit et recouvrent les masses granitiques du fort de Ballenares, ainsi que pour
faire un croquis du volcan d'Antuco (Pl. IF, fig. I.) Le volcan, à cette heure, était en pleine activité; toutes les 8 ou io minutes il lançait de grandes bouffées de fumée, et de temps en temps
il faisait entendre des bruits, comme des coups de canon tirés à de grandes distances. D'après le dire des indigènes, il y avait bien des années que le volcan n'avait pris une attitude aussi menaçante que depuis quelques semaines: On conçoit pourquoi les deux cônes étant cou-
pés de ce côté par une seule pente extrêmement rapide, on les voit dans le dessin, pris du haut d'une colline dans le voisinage du. Fuerte Viejo , se confondre en une seule masse faisant corps avec la partie inférieure de la montagne qui les soutient. On y distingue cependant le bord supérieur du grand cône qui vient de derrière le cône supérieur et qui l'embrasse, en laissant entre eux une vallée annulaire étroite. J'ai été étonné de ne pas trouver dans des roches
VOLCAN D'ANTUCO.
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si rapprochées du volcan de traces bien prononcées de l'action volcanique. On n'y voit que des couches épaisses de porphyres semblables à ceux des environs du village d'Antuco , alternant avec d'autres roches plus homogènes et compactes. Ces
couches sont en général très-contournées, redressées et brisées dans divers endroits. Le même jour, avant le coucher du soleil, nous arrivâmes au plan de Chancay, où nous passâmes
la nuit au pied des escarpements composés de roches qui présentent déjà dans leur structure des caractères communs aux roches du grand cône, et j'employai une partie de la nuit à observer les éruptions qui ne cessaient de se répéter toutes les Io ou 20 minutes pendant tout le temps que nous y restâmes. Le ciel était beau et serein ; un vent de l'Ouest soufflait avec beaucoup de force, et de temps en temps, chassant vers l'Est les colonnes de fumée, laissait à découvert la flamme qui éclairait le sommet du volcan. Vers les Io heures du soir, le vent cessa com-
plétement, et voici les phénomènes que je pus observer à chaque nouvelle éruption du volcan.
On commençait par apercevoir une lueur ou une flamme rougeâtre qui éclairait la bouche du cratère, et qui s'élevait à une hauteur peu considérable au-dessus du sommet, sans produire d'étin-
celles ni projeter de matières incandescentes. Quelques Secondes après, on entendait un bruit semblable à celui d'un coup de canon, et, 3 ou 4 secondes plus tard, on voyait sortir .du cratère une épaisse colonne de fumée qui prenait de suite la forme d'un cône renversé et montait, en tournant autour de son axe, jusqu'à une bau-