Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1848, série 4, volume 14)

262

DE SOMPrIOROSTRO (ESPAGNE).

MINES DE FER

petit nombre d'exploitations, celles-ci sont, il est vrai, ouvertes au bas de la montagne, conduites

horizontalement ou en montant, et les eaux intérieures sont écoulées au dehors par des galeries ou par des canaux de conduite ; mais, du côté opposé, les ouvertures se font à de grandes hauteurs,

et les travaux conduits tant en montant qu'en descendant sont gênés par les eaux , ce qui n'arri-

verait pas si l'on se plaçait tout d'abord au fond des ravins profonds qui entrecoupent ces montagnes fort élevées. On gagnerait d'ailleurs à ce changement d'accourcir beaucoup le transport au jour, qui n'est pas sans difficultés sur les pentes très-rapides qu'ont à suivre les minerais extraits. On n'observe dans l'exploitation de ces mines d'autres règles que celles de suivre , ainsi qu'elles se présentent, les veines de minerai les plus pures et les plus tendres ; celles que l'on juge convenir

le mieux aux forges catalanes, les seules qui en fassent une grande consommation, et de laisser les autres parties qui sont de beaucoup plus abondantes, et qui conviendraient parfaitement aux

hauts - fourneaux. On pratique au pic et sans aucun boisage, sur ces veines, des galeries et chambres d'extraction horizontales ou inclinées de manière à en retirer le plus de minerai possible.

Lorsque les eaux gagnent les parties inférieures, on les abandonne pour se porter plus haut. Quand la pureté du minerai diminue ou que sa dureté augmente, on change encore de place. On comprend combien un tel mode est vicieux, et combien il fait tirer peu de parti des grandes richesses minérales que la nature a accumulées sur ce point.

263

Le minerai qui a été extrait est sorti au jour de différentes manières, suivant la nature des voies qui conduisent aux chantiers. Ce transport se fait par charrettes à boeufs dans les mines où on entre de plein pied ; à dos de mulet, dans celles où on pénètre par des pentes ménagées ; au moyen de corbeilles que des hommes portent sur la tète, dans celles où on arrive par des escaliers. Reçu sur les haldes, le minerai de Sommorostro est trié et séparé en trois classes

° Celles des minerais tout à fait purs, qui forment une première qualité, au rendement de 6o p. of° 2° Celle de minerais mélangés d'un peu d'argile

jaunâtre et blanche, qui forment une deuxième qualité, au rendement de 5o p. o/o ; 3° Celles des minerais impurs ou réfractaires trop argileux ou trop quartzeux, qui ne conviennent point aux forges catalanes, et que l'on rejette.

Les mines de Sommorostro sont exploitées par des gens du pays qui gagnent 6 réaux par jour de 12 heures, et qui s'éclairent à la chandelle. Le minerai extrait, rendu sur les haldes et trié par eux,

vaut alors en moyenne un 1/2 réal de veillon , soit or» 315 le quintal macho de 155 livres de Castille qui équivaut à 71k,43. Le transport des minerais de Sommorostro jusqu'au port de Galinclo, situé sur un petit affluent de la rivière de Bilbao, et distant de 4 kilomètres , se fait par des mules ou par de petits chars à bufs. Les mules portent 2 quintaux à 2 quintaux 1/2, soit 178 kilogrammes, et font deux à trois voya-

ges par jour ; les chars portent 12 à 13 quintaux, soit 550 à 600 kilogrammes, et font régulièrement