Annales des Mines (1848, série 4, volume 14)
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POUVOIR MAGNÉTIQUE 484 une autre qui l'est faiblement , le pouvoir magnétique du composé estplus petit que le pouvoir moyen calculé d'après' la proportion et d'après le pouvoir magnétique des composants : de même quand une substance fortement magnétique se combine avec une substance diamagnétique , le pouvoir magné-
tique du composé est très-petit relativement à celui de la substance magnétique composante. Le pouvoir magnétique d'un minéral n'est donc pas une moyenne entre les pouvoirs de chacun de ses composants et il est .évident, d'après ce qui a
été dit antérieurement, qu'il ne saurait être attribué à un mélange d'un composé ferrugineux : j'ai -même fait observer plusieurs Lois, soit pour les minéraux non silicates, soit pour les minéraux silicatés, que le pouvoir variait quelquefois en sens inverse de la teneur en fer ou i 'en métal magnétique; par conséquent le pouvoir magnétique constitue bien pour chaque substance une propriété spécifique. Influence de
Dans ce mémoire, j'ai eu à plusieurs reprises
l'élateristallin. l'occasion d'insister sur ce fait important que le
pouvoir magnétique d'une même substance est beaucoup plus grand lorsqu'elle est à l'état cristallin que lorsqu'elle est à l'état terreux , et qu'il est d'autant plus grand que l'état cristallin est plus développé : c'est ce que j'ai fait observer en particulier pour le fer oxydulé, le fer oligiste , fer carbonaté, etc. ; pour le sesquioxyde de fer le pouvoir peut tne'la' -le varier à peu près dans le rap-
port de i à 5o. Il résulte de là que le procédé qui a servi à la détermination du pouvoir magnétique doit être regardé comme suffisamment exact pour le but que je me proposais , bien qu'il n'ait pas la précision de ceux qu'on emploie habituellement dans les recherches dê physique ila d'ailleurs
DES ItiiiNit,EAUX ET DES ROCREii.
485 l'avantage de s'appliquer facilement à des substan-
ces qu'on peut n'avoir qu'en très-petite quantité comme c'est le cas pour beaucoup de minéraux.
Depuis que ce travail est terminé, des recherches importantes de MM. Plücker et Faraday ont démontré que l'action exercée par un aimant sur
un corps cristallisé est extrêmement complexe. En effet , ces savants physiciens distinguent i° l'action magnétique proprement dite, qui est attractive; 2° l'action diamagnétique, qui est répulsive; 3° des actions tenant à l'état cristallin et paraissant s'exercer su rtout sur les axes des crista ux ;
elles sont tantôt attractives (a) et tantôt répulsives (b) , suivant la nature de la substance: Lorsqu'on présente la poudre d'une substance cristallisée à un aimant, toutes ces actions sont encore mises en jeu, sans même en excepter les dernières; car les grandes différences trouvées pour le pouvoir magnétique d'une même substance, suivant que son état cristallin est plus ou moins développé, dérnontren t que si les aciions tenant à la
cristallinité sont atténuées par la pulvérisation elles ne sont cependant pas détruites pour des poudres ayant le grain de celles que j'ai employées dans mes expériences; on conçoit d'ailleurs que (a) Faraday. Philosophical magazine, janv. 1849.
M. Faraday a reconnu qu'un cristal de bismuth, d'antimoine, d'arsenic se place de manière que son axe soit parallèle à la ligne des pôles de l'électro-aimant. (6) Plücker. Poggendorff. Ann., t. LXXII, p. 348. M. Plücker a démontré qu'un cristal de tourmaline, de
quartz, d'émeraude, etc., se place de manière que son axe soitperpendiculaire à la ligne des pôles de l'électro-aimant.