Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1848, série 4, volume 14)

CIRCULAIRES.

CIRC1J LAIREs.

ou maintenir les ouvriers dans les voies de l'ordre et du travail, où leur intérêt particulier se trouvera toujours confondu avec l'intérêt général. Une solennelle manifestation de la souveraineté nationale est sur le point de s'accomplir ; les destinées mêmes de la France sont engagées dans le choix du citoyen que le suffrage universel doitbientôt élever à la première magistrature de la République. Vous puiserez, comme fonctionnaire, la règle de votre conduite dans les instructions publiées par le ministre de l'intérieur à l'occasion de ce grand acte politique. Ainsi, monsieur l'ingénieur en chef, sans sortir de la sphère naturelle de vos fonctions, vous ferez tourner au plus grand profit de tous, dans l'ordre matériel et dans l'ordre moral, les forces actives que vous dirigez; ainsi vous acquerrez des droits nouveaux à la confiance du gouvernement ; et vous ajouterez à l'honneur d'un corps que d'éminents services signalent depuis longtemps à la reconnaissance publique. Je vous invite à faire parvenir cette circulaire à la connaissance de tous les fonctionnaires et agents placés sous vos ordres. Recevez, monsieur l'ingénieur en chef, l'assurance de ma considération très-distinguée.

par l'Assemblée nationale, promettent au pays de rapides progrès dans la voie des améliorations agricoles. L'admi-

64°

Le ministre des travaux publies,

Signé VIVIEN.

Instructions relatives aux travaux publics d'utinté agricole.

M. le Préfet d Paris, le 17 novembre 1818.

Monsieur le Préfet, parmi les questions qui intéressent le développement de l'aisance et du bien-être de la population, et qui méritent à ce titre tonte la sollicitude du gouvernement de la République, il n'en est pas de plus importante que celles qui ont pour objet l'accroissement du produit des terres cultivables, la fertilisation des terrains improductifs , l'assainissement des campagnes. Déjà des mesures d'une haute portée, proposées par le ministre de l'agriculture et du commerce, et sanctionnées

641

nistration des travaux publics, de son côté, doit concourir autant qu'il est en elle, dans la limite de ses attributions, à féconder ce puissant élément de la richesse nationale.

Au nombre des divers genres d'Ouvrages qui ressôrtissent au département des travaux publics, il en est qui sont de nature à exercer une influence directe sur la production agricole. Tels sont l'établissement de canaux d'irrigation, de limonage ou de colmatage, la régularisation et le bon aménagement des cours d'eau, la création de réservoirs artificiels, l'emploi des eaux soit comme moteur hydraulique, soit comme agent fertilisant ; enfin le dessèchement des marais et la destruction des étangs insalubres.

Depuis longtemps déjà, la plupart de ces questions ont été Mises à l'étude; l'opinion publique s'est vivement préoccupée de leur importance. La question des irrigations,

notamment, a fixé au plus haut degré l'attention générale, et des mesures législatives, dont l'utilité ne saurait être méconnue, ont eu pour objet de lever les principaux obstacles qui s'opposaient à la pratique individuelle de l'arrosage des terres. Il ne s'agit plus aujourd'hui de proclamer de nouveau des vérités universellement admises; il est temps de sortir des considérations théoriques et d'aborder résolument les applications. Les principales causes qui ont arrêté jusqu'ici le développement des travaux publics d'utilité agricole ont été souvent signalées, et frappent les yeux de tous ceux qui ont étudié cette matière. Ces travaux, abandonnés presque exclusivement à l'initiative, souvent lente et indécise, de l'intérêt privé, ne reçoivent que dans une faible mesure l'action de l'autorité publique, qui n'intervient que dans un but de simple réglementation. Livrés à leurs seules ressources, privés des secours des hommes compétents, hésitant à faire les aVances nécessaires pour la rédaction de projets d'une réalisation incertaine, gênés enfin dans les mesures d'exécution par des résistances individuelles, les propriétaires isolés, et les associations même, ne peuvent, dans l'état actuel des choses, donner à ces utiles entreprises toute l'extension qu'exigent les intérêts du pays.