Annales des Mines (1849, série 4, volume 15)
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EXPLOSIONS ET RUPTURES
La comparaison des résultats moyens obtenus donne le rapport 9 à 1, c'est-à-dire que pour le même nombre d'appareils à vapeur, il y a neuf explosions de chaudières de bateau, pour une de chaudière établie à terre. Ces résultats étonnent au premier aperçu ; il semble que sur les bateaux à vapeur, où la surveillance est continuelle, où le mécanicien et le chauffeur sont toujours à leur poste, les accidents devraient être moins fréquents que dans les établissements à terre, où l'on emploie des mécani-
ciens, des chauffeurs moins habiles, plus négligents, beaucoup moins surveillés.
Dans le tableau n°2, on trouve en partie l'expli. cation de ce phénomène. Sur quatorze explosions, onze sont attribuées à un vice de construction de la chaudière. On emploie sur les bateaux beaucoup plus de chaudières à foyer et carneaux intérieurs qu'on ne le fait terre, où l'on préfère généralement une forme moins dangereuse, des chaudières chauffées partout extérieurement. Le danger que présentent les chaudières à foyer intérieur est encore accru sur les bateaux par les trop petites dimensions qu'on leur donne, dans le but de les rendre plus légères et de leur faire occuper moins d'espace. Il doit en résulter fréquem-
ment qu'aux escales, le niveau de l'eau s'abaisse au-dessous des parties intérieures en contact avec la flamme , lorsque la machine ne fonctionne plus et que par suite on cesse d'alimenter la chaudière. Dans le tableau n° t, on voit que dans les années 1845, 1846 et 1847 y a eu également
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D'APPAREILS A VAPEUR.
six explosions de chaudières à foyer intérieur. Il paraît que depuis quelques années, on a établi beaucoup de chaudières de ce système; c'est un
fait qui nous a été s'grialé pour les départements du Rhône et de la Loire, et il est probable que cela a eu. également lieu dans beaucoup d'autres départements. De plus, dans le but d'obtenir de la vapeur sèche et d'économiser la dépense de combustible, des fourneaux ont été disposés de manière à ce que la partie supérieure des conduits de flamme soit plus élevée que le plan du niveau d'eau. Cette disposition est surtout dangereuse pour les chaudières avec tubes calorifères intérieurs, parce que, dans ce cas, un petit abaissement dans le niveau de l'eau laisse à découvert une
étendue superficielle considérable appartenant à des tuyaux horizontaux.
Deux accidents ont été attribués à cette disposition vicieuse et proscrite par fart. 29 de l'ordonnance du 22 mai Enfin pour expliquer l'accroissement du nombre des explosions en 14.7 et les années précédentes, il faut encore tenir compte de la grande activité
imprimée pendant ce temps à toutes les usines. Les fabricants n'avaient pas le temps de faire réparer leurs chaudières; et comme elles deviennent ordinairement trop petites aussitôt que le travail est abondant, on surcharge les soupapes, soit pour
emmagasiner la vapeur dans le moment où les machines en demandent moins , soit aussi dans l'espoir d'accroître la puissance des machines de l'usine.
On évitera certainement des accidents si l'on augmente la capacité des chaudières, de manière Tome X17 , 1849.
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