Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1849, série 4, volume 15)

SUR LES PUITS NATURELS 482 à une certaine époque par l'extrémité supérieure des tuyaux, c'est-à- dire à 15 ou 8 pieds plus haut que le niveau actuel des eaux thermales dans cette localité. On n'a même pas besoin pour cette

hypothèse d'admettre que la pression des eaux ait été jadis plus considérable que maintenant, ce qui toutefois pourrait bien avoir eu lieu. Si les nombreuses issues inférieures des sources de Burtscheid et du voisinage n'avaient pas été ouvertes comme elles le sont actuellement pour l'exploitation des eaux, il est évident que par cela

seul ces dernières auraient dû être à un niveau plus élevé. .Ceci admis, il n'est pas difficile de comprendre pourquoi les tuyaux vont jusqu'à la surface du sol ; mais même sans cette hypothèse, les phénomènes pourraient peut-être s'expliquer par l'action des gaz et des vapeurs aqueuses. La présence du calcaire régénéré apparaissant en

stalactites dans les tuyaux ne demande aucune explication particulière ; l'origine de ce phénomène est trop généralement connue et trop visible dans ce cas-ci. Dans peu de temps, il ne restera plus rien, dans cette localité, de ce que nous venons de décrire:

la place va être aplanie, et une maison de bains couvrira ces phénomènes géologiques, qui déjà, par l'avancement des travaux, deviennent de plus en plus difficiles à observer. 11 n'est pas invraisemblable que les ouvertures naturelles des sources minérales d'Aix et de Burtscheidqui se trouvent dans lecalcaire n'affectent une forme semblable ; mais elles sont à l'abri de nos investigations, soit parce qu'elles sont recouvertes de constructions, soit parce que les eaux sont retenues au-dessus d'elles dans de grands bassins artificiels,

OU ORGUES GÉOLOGIQUES.

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soit enfin parce qu'elles sont remplies de débris de pierres à travers lesquels l'eau et les gaz se frayent un chemin pour arriver à la surfice. J'ai trouvé à Burtscheid une ancienne maison dont les pierres de maçonnerie présentent à leur surface des stalactites semblables à celles mentionnées plus haut. Probablement elles proviennent d'une de ces cavités cylindriques et auront été extraites jadis dans une semblable occasion, à la construction d'une maison de bains. Les orgues géologiques de Maestricht, que l'on peut comparer à ces tuyaux, quoiqu'elles se présentent dans une formation bien plus moderne, la craie tufau , ont été complétement passées sous silence par Fatijas de Saint-Fond, auquel nous devons un magnifique ouvrage sur le Peters.-

berg de Maestricht (1). La première description que nous en a'yons est due à Mathieu dans ses no-

tices sur les orgues géologiques de la colline de Saint-Pierre près de Maestricht (2). C'est aussi lui qui leur a donné ce nom bizarre; les mineurs du Petersberg les 'appellent pipes de terre (aer de pypen). Gillet de Laumont établit des comparaisons entre ces phénomènes et d'autres semblables observés depuis longtemps dans le calcaire grossier

du bassin de Paris, où ils sont appelés puits naturels. 11 cherche à former sur leur origine une théorie dont je parlerai plus loin (3). Clère dans son mémoire intitulé : _Notices géologiques sur l'espèce et la nature du terrain des environs de (1) Histoire naturelle de la montagne de Saint-Pierre Paris, an VII de la république. (2)- Journal des Mines, n°201, septembre 1813, p.197. (3) Journal des Mines, n° 201, p. 202.

de Maestricht.