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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE LOCOMOTIVE
_Note complémentaire sur l'explosion de la locomotive le Creusot. L'explosion de la chaudière de la locomotive le
Creusot, survenue le 4 mars dernier, n'est point un fait unique et sans antécédents. En 1845, une machine de Fairbairn a éprouvé un accident entièrement semblable et la cause de l'explosion s'est trouvée également dans l'insuflisauce de longueur des armatures qui n'avaient
pas été prolongées jusqu'aux parois antérieures et postérieures du foyer. La relation des circonstances de cet accident a été donnée en 1848 dans une revue allemande , intitulée : Organe des progrès de la science des chemins de fer.Il me paraît utile d'en présenter ici la traduction. « En i845, il s'est produit sur le chemin de Manchester à Leeds une explosion de la locomotive Irk, qui doit être attribuée à une tension de vapeur exagérée. L'effet produit fut le suivant :
La paroi supérieure du foyer en cuivre fut en-
foncée et toute la machine, sans son tender toutefois , fut lancée à travers le toit de la remise où elle stationnait et dont l'élévation était
d'environ 3o pieds. La machine alla tomber au delà d'une autre locomotive dont le dôme et
la cheminée furent arrachés. Le mécanicien, son chauffeur etun troisième employé furent tués par l'explosion. » Pour lancer ainsi à une hauteur de 3o pieds
une machine pesant 15,5 tonnes, il a fallu une force de 1.52042 livres,qui, étant répartie sur toute la surface de la chaudière avec laquelle la vapeur était en contact, aurait occasionné une
SUR LE CHEMIN DE FER DE CHARTRES.
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pression de 939 livres par pouce carré, tandis que ce réservoir n'était calculé que pour une pression de vapeur de 15o livres. Il faut donc
qu'outre la puissance de la vapeur il se soit
produit une autre force bien plus considérable (probablement des gaz) au moment même de l'explosion et à laquelle on doit particulièrement attribuer cet effet prodigieux. » La machine était une des meilleures du chemin, construite par Fairbairn à Manchester, en 1841 , et avait parcouru 76.860 milles anglais. Son foyer en cuivre avait 3/8 de pouce d'épaisseur ; la paroi tubulaire avait 5/8 de pouce. Les parois latérales étaient réunies aux parois extérieures en fer par des entretoises de 5 pouces 1/2 de longueur : le ciel du foyer était également et comme d'ordinaire plat et renforcé par sept armatures en fer de 5 pouces de hauteur et de r pouce 1/2 d'épaisseur. Ces armatures étaient cependant un peu plus courtes que la couverture du foyer, (le telle sorte qu'elles ne reposaient pas par leurs extrémités sur les plaques latérales, ce qui est à considérer comme une très - grande faute, puisque autrement la
paroi n'eût pas été enfoncée. La rupture eut lieu à l'arête supérieure de la face postérieure et la plaque tourna tout entière comme une porte autour de l'arête de la face antérieure,
comme charnière. Les bords de la cassure étaient coupés comme avec des cisailles et les faces latéraies montrèrent des arrachements comme des
dents de scie : au surplus il ne fut possible de découvrir aucun défaut dans le cuivre. » On voit par cette description que le phénomène s'est produit de la même manière que pour la