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SUR LA PEGMATITE AVEC TOURMALINES
composition chimique mais le mica fournit un caractère qui doit être préféré au précédent, parce qu'il permet de définir une roche granitoïde d'après son inspection seule. L'examen du mica est donc plus simple et plus certain que la détermination du feldspath du sixième système, et d'ailleurs ce feldspath peut ne pas exister, comme cela a lieu pour la roche qui nous occupe en ce moment.
Lorsqu'un granite renfermera un mica ayant quelque particularité saillante, ce mica offrira donc
un très-bon caractère pour le définir et pour le distinguer minéralogiquement des autres granites: or le mica de la Pegmatite présente une particularité saillante et qui est bien constante nonseulement dans les Vosges, mais encore dans toutes les localités dont j'ai pu examiner les échantillons; en effet il est blanc et il a, ainsi que le font observer les auteurs de la carte géographique de France (a), un éclat argenté qui permet de le distinguer immédiatement, soit des micas brun detombac qui sont habituels clans les Granites, soit des micas d'un vert plus ou moins foncé, tels que ceux qu'on trouve dans les granites qu'on a désignés sous le nom de
P rotogynes.
L'association de la tourmaline avec ce mica blanc-argenté est aussi très-remarquable et très-
to5 considérés comme l'exception q u e comme la règle. DE SAINT-ÉTIENNE (vosGEs)
Relativement au gisement du mica argenté, il importe de remarquer que ce mica a cristallisé non-seulement dans les filons qui ont été remplis par la pegmatite, mais qu'il a pénétré aussi dans les parois de la roche encaissante et qu'il s'est développé à une grande distance ; c'est ce que l'on observe très-bien au pont des Fées, près de Remi-
remont, où le mica argenté s'est formé dans les filons de Pegmatite, et aussi dans le gneiss encaissant qui contenait déjà du mica brun de tom.
bac; en sorte que le mica argenté est plus moderne
que le mica brun de tombac avec lequel ses paillettes sont cependant intimement mélangées dans une même roche.
Le fait qui précède me semble très-important à signaler : il montre en effet que des micas peuvent se développer dans une même _roche granitoïde postérieurement à sa formation, et qu'ils
peuvent en outre être d'âges très-différents : la comparaison des micas qui sont dans une roche et dans les filons qui la traversent, permettra donc de déterminer leur âge relatif. La tourmaline, qui est toujours cristallisée, est noire ou vert-noirâtre ; ses cristaux, implantés par
mais ces deux derniers cas doivent plutôt être
l'extrémité de leur axe, sont disposés à peu près normalement aux parois du filon, et ils se sont formés d'une manière plus symétrique que les minéraux qui les accompagnent. On peut répéter relativement à la tourmaline ce qui a été dit relativement au mica : en effet, ainsi que MM. Dufrénoy et Elie de Beanni ont (a)
(a) Dufrénoy et Élie de Beaumont. Explication de la carte géofogiqpie tle Franco, t. T, p. 67.
frénoy, Elie de Beaumont, Coste et Perdonnet ; t. II,
constante; cependant je dois ajouter que les roches granitoïdes et notamment les granites graphiques
peuvent contenir du mica argenté sans tourmaline, et que les tourmalines sont quelquefois associées à des micas différents du mica argenté
(a) Voyage métallurgique en Angleterre; par MM. Dop. 187.
Tourmaline.